Clics payés et autres magouilles: les sales dessous de la primaire à gauche
“Le socialisme est une philosophie de l’échec, un principe de l’ignorance et l’évangile de la jalousie.” Winston Churchill
Le 20 janvier, la page Facebook de la primaire à gauche s’est vantée d’avoir enregistré plus d’un million de connexions au site de la plateforme «où voter». Pourtant, d’après un responsable de la société Value Your Network interrogé par BuzzFeed, une partie de ces connexions a été obtenue par des liens sponsorisés via la plateforme.
« Value Your Network est une plateforme qui connecte les marques et les influenceurs de tous les jours sur les réseaux sociaux », lit-on sur le site officiel.
Ainsi, pour chaque clic sur le lien vers les débats des candidats de la gauche partagé sur votre compte, il est possible de gagner 35 centimes par clic, et jusqu’à 50 euros de revenu potentiel.
Manuel Fernandez, responsable de Value Your Network, explique à BuzzFeed News que la société a passé un contrat avec une agence de communication qu’il n’a pas souhaité nommer. Il fait remarquer qu’il s’agit du premier contrat « politique » signé par Value Your Network.
Avant de partager le lien sur ses réseaux sociaux, l’influenceur voit un message qui demande de personnaliser son message en ne conservant que les mots clés et le lien afin de brouiller les pistes. Il est surtout conseillé le texte de ne pas inciter directement les personnes à cliquer sur le lien en révélant qu’il s’agit d’un lien sponsorisé
Cela n’empêche pas les amateurs d’argent facile de demander à leurs amis de cliquer sur le lien sans rien cacher.
D’après Manuel Fernandez, cette pratique est interdite par les règles de Value Your Network et la plateforme dispose d’un système pour réguler ces abus, notamment de la part de «petits influenceurs» (en gros, des quidams): « Tout ce qui est incitation au clic n’est pas compté. »
« C’est peut-être l’erreur qu’on a eu sur cette campagne, d’avoir ouvert les vannes», avoue-t-il.
Une preuve de plus, le lien figurait également dans des groupes Facebook «d’échange de votes», où des personnes cliquent réciproquement sur les liens recommandés par les autres pour s’entraider à gagner de l’argent.
Toutefois certains ont diffusé le lien sponsorisé sur leur compte sans tricher et en le personnalisant. Dans ce cas, difficile de dire au juste si leur geste était lié à une volonté honnête d’informer leurs amis sur la façon de voter, ou à l’envie de gagner de l’argent.
Ce qui est clair, c’est que les clics ont été boostés artificiellement. Impossible pourtant de dire si une telle initiative était sponsorisée directement par le PS, par la Belle Alliance populaire ou par un généreux anonyme de gauche.
Les clics ne sont pas les seuls à avoir été gonflés : les chiffres de la participation à la primaire ont eux aussi été boostés. Et c’est l’exactitude même des voix qui est mise en doute. La mise à jour des résultats à 10 heures du matin après le vote a trahi une manipulation au décomptage des voix, remarquée par Libération.