Aux USA, la justice s'oppose au décret.
ÉTATS-UNIS - Air France a déjà refusé d'embarquer une quinzaine de personnes vers les Etats-Unis depuis la signature par le président américain Donald Trump d'un décret interdisant l'entrée dans le pays de ressortissants de sept pays majoritairement musulmans.
Le décret présidentiel, entré en application dès sa signature vendredi 27 janvier au soir, interdit l'entrée aux Etats-Unis des ressortissants d'Iran, d'Irak, du Yémen, de Somalie, du Soudan et de Libye pendant une durée de 90 jours. Tous les Syriens sont, eux, interdits d'entrée sur le territoire américain jusqu'à nouvel ordre.
Les passagers dont l'embarquement a été refusé par Air France sont des ressortissants de ces pays, "mais cela ne veut pas dire qu'ils venaient forcément de ces pays", a précisé le porte-parole. "Nous avons pris en charge tous ces passagers, personne n'est bloqué à Paris, on a pris les dispositions nécessaires pour réacheminer ces personnes à leur point d'origine", a-t-il souligné.
Air France a prévu de prévenir les passagers par courriel ou SMS sur les nouvelles règles et leur éviter de prendre un vol et de se voir refuser une fois arrivés à Paris l'embarquement à bord d'un vol Air France pour les Etats-Unis.
Aux USA, le foutoir
Il frappe une employée voilée à JFK en hurlant: "Trump va se débarrasser de vous"
Un homme a insulté et frappé une employée musulmane d'une compagnie aérienne à l'aéroport de JFK à New York. L'homme a donné des coups de pied à l'employée en hurlant: "Donald Trump se débarrassera de vous tous".
Mercredi soir, Robin Rhodes du Massachusetts venait d'Aruba et attendait un vol vers son état d'origine à New York lorsqu'il s'est dirigé vers le bureau de Delta Airlines. Il a attrapé Rabeeya Khan alors qu'elle était dans son bureau. Elle portait un hijab.
Il l'a insultée et lui a demandé si elle priait. La femme lui a demandé ce qu'elle avait fait pour mériter ça. Rhodes a répondu: "Vous n'avez rien fait". Quand quelqu'un a essayé de le calmer, il s'est mis à genoux pour faire semblant de prier. Il a hurlé: "Trump est là maintenant. Il va se débarrasser de vous tous. Demandez à l'Allemagne, à la Belgique, à la France ce qu'ils pensent de ces gens. Voyez ce qui se passe."
L'homme a été arrêté pour agression, menaces et harcèlement.
Les américains montrent leur colère
D'éminentes personnalités politiques et des chefs de grandes entreprises US ont exprimé leur solidarité avec les manifestants qui dénoncent le décret sur l'immigration signé récemment par Donald Trump.
Les protestataires ont notamment réclamé la libération de deux immigrants irakiens arrêtés vendredi soir malgré le fait qu'ils avaient en leur possession des visas en règle. Depuis lors, un juge fédéral de Brooklyn a tranché en faveur des avocats des deux hommes, qui avaient plaidé que la détention d'une personne possédant un visa valide était illégale.
La rivale malchanceuse de Donald Trump à l'élection présidentielle Hillary Clinton a exprimé son soutien envers les protestataires. « Je suis avec ceux qui manifestent aujourd'hui à travers le pays pour défendre nos valeurs et notre Constitution. Ce n'est pas ce que nous sommes », a écrit Mme Clinton sur son compte Twitter.
Pour sa part, le patron de Facebook Mark Zuckerberg a rappelé dans un post que les États-Unis étaient une « nation d'immigrés ».
« Nous sommes une nation d'immigrants, et nous bénéficions de l'arrivée des plus brillants esprits du monde qui viennent vivre, travailler et contribuer à notre développement », a-t-il indiqué
Le PDG d'Apple Tim Cook s'est également dit préoccupé par l'ordonnance restreignant l'immigration aux États-Unis. « Apple ne pourrait pas exister sans l'immigration, et encore moins prospérer et innover comme nous le faisons […]. Ce n'est pas une politique que nous soutenons », a écrit M. Cook dans un message envoyé à ses salariés, tout en soulignant que la diversité rendait son équipe plus forte.
Le réseau social Twitter a affiché son soutien aux personnes concernées par le décret : « Twitter est construit par les immigrants de toute religion. Nous serons toujours pour eux et avec eux ».
Les mesures concernant les migrants annoncées par la nouvelle administration américaine figuraient dans le programme électoral du candidat républicain, qui avait également envisagé d'interdire à tous les musulmans de se rendre aux États-Unis.