Pour le milliardaire hongro-américain, les deux géants du Net représentent « une menace » pour la démocratie.
La charge n'est pas passée inaperçue. Invité jeudi à s'exprimer au Forum économique mondial de Davos, le milliardaire George Soros, habitué des grands raouts financiers, a profité de la tribune qui lui était donnée pour livrer sa vision du monde et... s'en prendre à Facebook et Google.
Devant une centaine de responsables politiques et économiques, le philanthrope de 87 ans a dénoncé la puissance des deux géants du Net et leur rôle croissant dans la société. « Les compagnies minières et pétrolières exploitent l'environnement physique. Les géants des réseaux sociaux exploitent l'environnement social », a expliqué l'homme d'affaires.
Selon lui, cette hégémonie est particulièrement néfaste pour la démocratie. « Les réseaux sociaux influencent la façon dont les gens pensent et se comportent sans même en être conscients. Cela a de lourdes conséquences sur le fonctionnement de la démocratie, en particulier sur l'intégrité des élections », a-t-il expliqué, appelant à une plus grande « régulation » des Etats.« Le pouvoir d'attirer l'attention des gens est de plus en plus concentré entre les mains de quelques entreprises. Il faut défendre ce que John Stuart Mill appelait « la liberté d'esprit », a-t-il ajouté, expliquant que « les jours » de Facebook et Google « étaient comptés ».
Mais cette situation n'a pas qu'un impact sur la démocratie. Car, selon Soros, en plus de biaiser les élections, les géants des réseaux sociaux posent des problèmes à la fois commerciaux et sécuritaires.