À eux seuls, les touristes sont responsables de 8% des émissions de gaz à effet de serre
Baignades au soleil, visites historiques, repos… Le tourisme mondial prend différentes formes aujourd’hui. Chaque année, nous sommes de plus en plus nombreux à faire du tourisme. Hélas, d’après des chercheurs, il y a un revers à cette médaille : cette pratique populaire serait un fléau pour notre planète.
L’économie du tourisme appréciera le chiffre : en 2017, le tourisme international a progressé de 7 %, ce qui est « le meilleur résultat jamais atteint depuis sept ans ». L’Organisation mondiale du tourisme s’en félicite et prévoit d’ailleurs pour 2018 une nouvelle hausse de 4 à 5 %. En revanche, l’institution s’est bien gardée de révéler le point négatif de cette augmentation : les déplacements de masse se révèlent être désastreux pour l’environnement. D’après une étude menée par des scientifiques, 8 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (CO2 principalement) sont dues au tourisme. Cela prend en compte les transports, l’alimentation, l’hébergement et les achats des voyageurs. Le message est donc clair : le tourisme de masse contribue clairement au réchauffement planétaire.
L’étude, menée par des chercheurs australiens, chinois et indonésiens et publiée dans la revue Nature Climate Change, révèle que « l’empreinte carbone » du tourisme mondial est considérable. Cette empreinte désigne de fait la quantité de carbone émise par la consommation d’énergie et de matières premières d’une activité. Comme évoqués ci-dessus, leurs calculs amènent au chiffre suivant : le tourisme est responsable d’environ 8 % du total des émissions de gaz à effet de serre. Ce qui inquiète, c’est que le pourcentage est trois fois supérieur aux évaluations antérieures (entre 2,5 et 3 %). Pour mieux comprendre ce chiffre, on peut le comparer avec l’impact du transport maritime : ce dernier représente 3 % des émissions mondiales de CO2. Le contraste est saisissant.
UNE ÉTUDE QUI S’APPUIE SUR DE NOMBREUSES DONNÉES
Il a fallu beaucoup de patience à Manfred Lanzen (Université de Sydney, Australie) et à son équipe pour parvenir à cette conclusion. Lui et ses collègues ont compilé des données sur le flux touristique entre 160 pays sur la période 2009-2013. Afin d’être plus précis et pertinents, leur approche s’est voulue originale : ils ont comptabilisé les émissions directement associées aux transports (combustion du kérosène des avions et de l’essence ou du gazole des voitures) mais aussi celles liées aux biens et aux services consommés par les voyageurs. Cela implique la restauration, l’hôtellerie ou les achats divers.