Pauvreté: Les impayés du fisc grec représentent la moitié de la dette du pays
Les impayés du fisc grec sont si massifs que l’Etat pourrait rembourser la moitié de sa dette publique s’il parvenait à les collecter. C’est ce qui ressort des données de l’Autorité indépendante pour les recettes publiques.
Elles montrent qu’au 10 août de cette année, les contribuables grecs (particuliers et entreprises) restaient devoir la bagatelle de 182,5 milliards d'euros à l’Etat grec. Ironiquement, ce montant est aussi très proche de celui du PIB que la Grèce devrait générer cette année (184,7 milliards d’euros).
Une partie irrécouvrable
Sur cette somme, les intérêts et des pénalités de retard qui ont été imposés sur les sommes restant dues par les contribuables représentent 80 milliards d’euros. Or, parmi ces derniers, on trouve des entreprises qui ont cessé leurs activités depuis des années. Il est donc très improbable que le fisc grec recouvre cette somme un jour...
La dette publique grecque se monte à 180% du PIB du pays, ce qui fait de la Grèce le pays membre le plus endetté de la zone euro.
Une imposition parmi les plus élevées de l'UE
Suite aux plans de sauvetage dont leur pays a bénéficié, et aux réformes imposées par la troïka composée de la Commission Européenne, la Banque Centrale européenne et le Fonds Monétaire International, les impôts ont été fortement augmentés, et les Grecs les plus aisés ont été largement mis à contribution. Le taux d'imposition grec est l'un des plus élevés de l'Union européenne, et atteint 70 % pour les Grecs qui gagnent au moins 40 000 € bruts. Cependant, le seuil d'imposition dépasse le revenu médian du secteur public du pays, ce qui signifie qu'un grand nombre de Grecs en sont exonérés. Les recettes fiscales ne reposent donc que sur un groupe de contribuables restreint.
On estime que 3,7 millions de Grecs, soit environ 60% de la population, doivent de l’argent à l’Etat au titre d’impôts impayés.