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Publié par wikistrike.com

Situation humanitaire « catastrophique » pour 50 000 déplacés syriens, cantonnés en plein désert

Malgré l’arrivée récente d’un convoi humanitaire plusieurs fois retardé, la situation reste critique dans le camp de déplacés d’al-Rukban, enclavé aux confins du désert syrien et presque totalement dénué d’infrastructures. Pris au piège entre la frontière fermée par la Jordanie et un blocus imposé par le régime de Damas, ses habitants manquent de tout : nourriture, eau, vêtements et médicaments. S’ils ont reçu de quoi tenir, peut-être, quelques semaines supplémentaires, et alors que des négociations diplomatiques sont toujours en cours après plusieurs échecs, le devenir de ces naufragés du désert est toujours incertain.

C’est un camp de réfugiés oublié du monde et des grandes célébrations pour la paix. 50 000 déplacés syriens – selon les chiffres de l’Onu – sont installés aux confins du désert à proximité de la frontière jordanienne, dans le camp de fortune d’al-Rukban, en Syrie. Totalement enclavés, ses habitants y survivent, certains depuis plusieurs années, dans des conditions d’une précarité extrême, vivant sous des tentes ou des maisonnettes en terre. Le 3 novembre, un convoi humanitaire de l’Onu et du Croissant rouge syrien a finalement réussi à l’atteindre. Les habitants du camp n’avaient plus reçu aucune aide significative depuis une livraison effectuée via la Jordanie, par dessus la frontière et à l’aide de grues, au mois de janvier 2018. Depuis plusieurs semaines, les appels à l’aide se multipliaient depuis l’intérieur du camp, de la part de l’Onu, ou encore des travailleurs humanitaires, à mesure que la situation ne cessait de se dégrader, la nourriture, l’eau – malgré un apport depuis la Jordanie – et les médicaments se faisant de plus en plus rares.

 

Une vidéo prise à l’intérieur du camp d’al-Rukban, publiée le 20 octobre 2018.

Selon l’Onu, alors que le camp a subi récemment de multiples épisodes de pluie – qui frappent aussi la Jordanie – et de tempêtes de sable, et que l’hiver s’approche, des rations alimentaires, des vêtements et une assistance médicale ont été délivrés par le convoi. Celui-ci a finalement pu quitter Damas, après que son départ ait été retardé à de multiples reprises par le gouvernement syrien. L’Onu comptait en profiter pour vacciner les 10 000 enfants de moins de cinq ans au sein de la population du camp, et équiper de vêtements chauds 15 000 enfants en tout. « La population souffre de malnutrition, de diarrhées, de maladies. Les enfants sont les plus touchés », constate le Dr Anas Chaker, porte parole de la branche française de l’Union des organisations de secours et soins médicaux (UOSSM), joint par Basta !. Le médecin qualifie la situation sur place de « catastrophique ». L’UOSSM, qui a pour objectif d’apporter des soins à la population en Syrie, est en contact avec des habitants d’al-Rukban, bien qu’il soit impossible pour les ONG et les travailleurs humanitaires d’être présents directement à l’intérieur du camp.

Échec des négociations avec le régime

Ces dernières semaines, de multiples décès y ont été rapportés, sans que des chiffres précis n’aient été établis. « Il y a des décès tous les jours, et là encore les enfants sont les premiers affectés », alerte le Dr Anas Chaker. Sur les réseaux sociaux, des vidéos montrent des tombes de fortune, simplement recouvertes de pierres. En marchant plusieurs kilomètres, les habitants du camp qui en sont capables peuvent rejoindre, au compte-goutte, une installation médicale établie du côté jordanien. Comme le rapporte le site Irin news, spécialisé sur les questions humanitaires, les cas les plus graves, s’ils parviennent jusque-là, sont parfois pris en charge dans les hôpitaux jordaniens, mais sont ensuite renvoyés au sein du camp.

 

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