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Publié par wikistrike.com

En mode dictature: La convocation de journalistes par la DGSI est «normale», selon le gouvernement français

Ces derniers mois, la direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI) a convoqué plusieurs journalistes après des enquêtes sensibles. La porte-parole du gouvernement français a justifié ces mesures en les qualifiant de «normales». Selon elle, elles visent à «protéger un certain nombre de données nécessaires à des activités de défense».

Cette semaine, trois journalistes ont révélé avoir été convoqués par les policiers de la DGSI. L’une est une journaliste de Quotidien, Valentine Oberti, qui a été convoquée en février pour une enquête sur les ventes d'armes françaises à l'Arabie saoudite. Les deux autres sont la reporter du Monde Ariane Chemin et le président du directoire du journal Le Monde Louis Dreyfus qui ont été convoqués dans le cadre de l’affaire Benalla.

Le gouvernement en la personne de sa porte-parole Sibeth Ndiaye a commenté la situation sur les ondes d’Europe 1.

«Il est normal qu'un État protège un certain nombre de données nécessaires à des activités de défense extérieure et militaires», a-t-elle affirmé, en soulignant que «les journalistes sont des justiciables comme les autres».

Répondant aux attaques de ceux qui accusent le gouvernement d’atteintes à la liberté de la presse, Sibeth Ndiaye a précisé qu’il faudrait mieux s’attaquer aux causes de ces fuites d’informations pour éviter une éventuelle manipulation étrangère:

«Aujourd’hui, c’est [les fuites, ndlr] envers les journalistes, mais demain, est-ce que ce n’est pas envers une puissance étrangère? Il faut qu’on soit capable d’aller chercher les causes. Ça ne remet pas en cause notre attention portée au secret des sources, c’est un droit important pour les journalistes, fondateur de leur activité, mais pour autant, l’État, c’est l’État. Et il y a des secrets qu’on doit aussi protéger.»

Ces révélations ont suscité de nombreuses réactions d’autres journalistes mais aussi des responsables politiques. Les sociétés de journalistes, sociétés des rédacteurs et sociétés des personnels du Monde ont exprimé dans une tribune leur solidarité à leurs collègues convoqués par le service de renseignement intérieur.

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Journalistes harcelés par le pouvoir : la Macronie ouvre les portes de la dictature

Est-ce la fin de la (longue) lune de miel entre les médias et le pouvoir macronien ? De l’amour à la haine il n’y a qu’un pas et quand il faut justement protéger un certain Alexandre Benalla et les secrets qu’il détient, la Macronie est prête à tous les excès. Ainsi, on apprend depuis 24 heures que les enquêtes de la DGSI se multiplient afin de mettre la main sur les sources qui alimentent certaines rédactions au sujet de l’affaire Benalla-Macron. Et non content de vouloir cacher la vérité sur ce scandale d’Etat, la Macronie fait tout pour occulter son rôle dans le massacre en cours au Yémen.

Encensé par des journalistes pleutres et complices, Emmanuel Macron apprend sur le tard qu’on ne peut pas tout faire en toute impunité et sans que certaines personnes n’essaient de faire éclater la vérité. Ces individus – trop peu nombreux – sont avant tout les sources qui permettent aux journalistes de prétendre encore faire de l’investigation. Certaines affaires explosent à la surface et le scandale Benalla-Macron est de ceux qui aurait dû rester occulté à jamais. Sauf qu’une personne en interne a commencé à lâcher des infos lorsque Benalla a été filmé en train de tabasser des gens. Depuis la Macronie ne vit plus une semaine sans la peur de voir de nouveaux éléments l’accabler.

Prison pour l’info et un ministère pour de l’infox ?

Alors depuis un an, l’image de Macron en a pris un sacré coup (qui sème le vent récolte la tempête) et le pouvoir tente désespérément de cacher le gros de l’affaire par tous les moyens. On a connu une police incapable d’ouvrir une porte lors d’une perquisition, on a connu des juges pas pressés de s’emparer du dossier et maintenant on s’aperçoit que la DGSI est au cœur d’un processus d’étranglement des sources et de la liberté d’expression. L’affaire est grave et vient s’ajouter à un scandale dont l’ampleur dépasse déjà l’entendement.

La DGSI n’est autre que la direction générale de la Sécurité intérieure. En quoi ses membres sont en droit de convoquer des journalistes pour les interroger dans l’affaire Benalla-Macron ? Les langues se délient (en interrogatoire peut-être aussi) et on apprend que ce sont une dizaine au moins de journalistes qui ont été entendus ou convoqués prochainement afin de trouver les sources qui ont fait tant de mal au système Macron. Après des mois de silence, l’affaire est étalée en place publique et l’on s’interroge sur les motivations des enquêteurs.

Rien d’anormal selon la Macronie et sa menteuse en chef Sibeth Ndiaye. Celle qui racontait n’importe quoi en tant que responsable des relations presse du candidat puis du président Macron et qui raconte toujours autant de bêtises en qualité de porte-parole du Gouvernement adopte une curieuse défense. « Les journalistes sont des justiciables comme les autres » et « il est normal qu’un Etat protège un certain nombre de données nécessaires à des activités de défense extérieure et militaire » affirme Ndiaye. Il existe pourtant une loi qui protège les sources et le petit Benalla et ses gros secrets sont bien éloignés des « activités de défense extérieure et militaire »…

Bref, la rhétorique Ndiaye ne tient pas la route sauf si elle prétend parler des secrets d’Etat à ne surtout pas dévoiler concernant le rôle immonde de la France dans l’extermination des Yéménites par l’Arabie Saoudite. Macron vend des armes aux Saoud qui ne sont officiellement pas destinées à faire la guerre, mais elles se retrouvent quand même au Yémen ou des dizaines de milliers (au moins) de civils sont morts et où la famine est sur le point d’en tuer des millions. Des journalistes inquiétés parce qu’ils chuchotent que des armes françaises tuent au Yémen… « ça fait beaucoup » comme dirait une Nathalie Loiseau pas à l’aise dans ses bottes de militaire. Et la candidate poursuit pour mieux déraper : «  Ma conviction c’est qu’il y a un devoir de vigilance extrême sur la protection de la liberté de la presse, des sources, et ce danger existe aujourd’hui clairement en Europe, en Hongrie, en Pologne ». Chère Nathalie, on te parle de la France macronienne en chemin vers la dictature et tu délires sur la Hongrie. Encore hors sujet !

 

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Les journalistes sont-ils des justiciables comme les autres ?

 

La liste des journalistes convoqués par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) s’allonge. Dernière en date, Ariane Chemin, du Monde, qui a appris mercredi 22 mai sa convocation le 29 mai pour un article lié à l’affaire Benalla. Comme à ses confrères de Disclose, Radio France ou "Quotidien", il lui est reproché d’avoir divulgué des informations classées secret défense. Mais une question se pose : ces professionnels de l'information sont-ils des justiciables comme les autres ?

C’est ce qu'estime la porte-parole du gouvernement. Il "est normal qu'un Etat protège un certain nombre de données nécessaires à des activités de défense extérieure et à des activités militaires", a déclaré Sibeth Ndiaye sur Europe 1, jeudi 23 mai. 

"Une contribution d'intérêt général"

La loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881 est pourtant censée protéger les sources des journalistes. L’article 2 de cette loi, modifiée en 2010, prévoit que "le secret des sources des journalistes est protégé dans l'exercice de leur mission d'information du public (...). Il ne peut être porté atteinte directement ou indirectement au secret des sources que si un impératif prépondérant d'intérêt public le justifie et si les mesures envisagées sont strictement nécessaires et proportionnées au but légitime poursuivi. Cette atteinte ne peut, en aucun cas, consister en une obligation pour le journaliste de révéler ses sources."

La protection des sources a d’ailleurs été consacrée par la Cour européenne des droits de l’homme dans son arrêt Goodwin contre Royaume-Uni du 27 mars 1996 comme "l’une des pierres angulaires de la liberté de la presse".  Selon la Cour, les journalistes ont donc le droit de recevoir et de communiquer des informations – sensibles ou non – sans qu’il puisse y avoir une ingérence de qui que ce soit, ici les autorités publiques.

Des avocats spécialistes du droit de la presse interrogés par franceinfo insistent sur la portée "d’intérêt général" des informations révélées par ces journalistes. "Les restrictions à la liberté d’expression doivent être nécessaires et proportionnées, mais les faits qui sont du ressort d’une contribution d’intérêt général n’entrent pas là-dedans et c’est bien le cas des informations révélées par ces journalistes", estime Basile Ader, vice-bâtonnier du Barreau de Paris.

Les ventes d’armes françaises au Yémen, l’affaire Benalla, ce sont des questions d’intérêt général et il n’est pas possible qu’un texte vienne clore le droit du public à savoir des choses.Basile Ader, avocatà franceinfo

Emmanuel Tordjman, l’un des avocats de Geoffrey Livolsi, journaliste de Disclose, abonde : "Il est légitime de la part des journalistes de publier des informations pour contribuer à un débat d'intérêt général, nonobstant le secret qui l’entoure, et ce, en raison du droit de savoir du public. Il appartient au tribunal de juger si la publication de cette information répondait précisément à un but légitime d'information du public."

"C'est la loi du 29 juillet 1881 qui doit s’appliquer"

Mais si la loi sur la liberté de la presse protège les journalistes, elle se heurte là à une autre loi : celle qui garantit la protection de certaines informations liées aux activités militaires et aux activités classées secret défense. Aux côtés de Louis Dreyfus, le président du directoire du journal Le Monde, la journaliste Ariane Chemin est donc convoquée au titre de l’article 413-14 du Code pénal, pour avoir révélé des éléments sur le sous-officier de l'armée de l'air Chokri Wakrim. L'article 413-14 prévoit que "la révélation ou la divulgation, par quelque moyen que ce soit, de toute information qui pourrait conduire, directement ou indirectement, à l'identification d'une personne comme membre des unités des forces spéciales désignées par arrêté du ministre de la Défense ou des unités d'intervention spécialisées dans la lutte contre le terrorisme désignées par arrêté du ministre de l'Intérieur est punie de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende." Il a été créé en 2016 au moment où était en vigueur l'état d’urgence. 

Les journalistes Valentine Oberti de QuotidienGeoffrey Livolsi et Mathias Destal de Disclose ou encore Benoît Collombat de Radio France, ont été convoqués pour compromission du secret de la défense nationale. Ils ont tous travaillé sur les ventes d'armes françaises à l'Arabie saoudite, qui seraient utilisées au Yémen. Pour l'avocat Emmanuel Tordjman, "à partir du moment où on reproche à un journaliste une faute dans l’exercice de sa fonction d'information du public, c’est la loi du 29 juillet 1881 qui doit s’appliquer et uniquement celle-là. Si on applique le Code pénal pour un article de presse, c’est priver les journalistes des garanties substantielles prévues par cette loi."

Appel à manifester des syndicats de journalistes

L'avocat l'assure : "Il faudrait que le ministère public caractérise une faute dans le cadre de la loi de la presse. À défaut, c'est la liberté d'information qui doit primer." Et d’ajouter : "Les journalistes, pour un article de presse, doivent être jugés par des juges rompus à ces principes. Ces convocations par la DGSI constituent une forme d'intimidation à l'égard des journalistes pour leur dire qu'ils ne doivent pas enquêter sur certains sujets." 

Les syndicats de journalistes, inquiets de ce qu'ils estiment être une atteinte à la liberté de la presse, ont condamné ces convocations. La SNJ-CGT a, de son côté, appelé à manifester le 29 mai, pour soutenir Ariane Chemin.

 

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