La traite des êtres humains est en plein essor au Yémen alors que la guerre entre dans sa cinquième année
par Ahmed Abdulkareem.
La guerre offensive contre le Yémen, la nation la plus pauvre du Moyen-Orient, a été lancée en 2015 par une coalition de pays arabes soutenue par les États-Unis (la France, la Grande-Bretagne et Israël, NdT) et dirigée par l’Arabie saoudite, pays le plus riche du Moyen-Orient. Elle a plongé dans le chaos une nation qui luttait déjà pour fournir des services de base à ses citoyens, une nation aujourd’hui dirigée par un consortium hétéroclite de différents groupes tous assoiffés de pouvoir. Le résultat ? Une absence totale d’ordre public qui a donné naissance à un souk (marché) noir de la traite des êtres humains d’une ampleur jamais vue auparavant au Yémen.
Tawfiq, 35 ans, est originaire d’Amran, une petite ville du centre-ouest du Yémen, célèbre pour ses anciennes tours en briques de terre datant de deux millénaires et remontant au royaume sabéen. Tawfiq faisait partie des 17 victimes yéménites de la traite des êtres humains qui ont accepté de parler à MintPress de leurs épreuves pénibles. En 2016, Tawfiq – désespéré de ne pas rapporter de l’argent à sa famille, alors que la guerre alors naissante décimait l’économie yéménite déjà fragile – s’est fait dire par un ami qu’il pouvait gagner jusqu’à 7 000 $ pour un de ses reins. Quelques jours plus tard, Tawfiq prenait un bus pour l’Arabie saoudite, traversant le port d’al-Wadeeah, à la frontière entre le Yémen et l’Arabie saoudite.
Aujourd’hui, Tawfiq souffre de complications liées à l’extraction de son rein et est maintenant incapable de transporter des objets lourds. Il a dit à MintPress :
L’opération de Tawfiq était grossière et ne comportait pas de soins de suivi…
source : Human Trafficking is Booming in Yemen as the War Enters its Fifth Year
Traduction SLT