Plus de 25 % des herbivores sont menacés d'extinction
Alors que les carnivores étaient jusqu’à récemment considérés par la communauté scientifique comme les plus menacés d’extinction, une vaste étude révèle que les herbivores, et plus particulièrement les grands herbivores, sont les plus susceptibles de s’éteindre. Explications.
PLUS D’UN QUART DES HERBIVORES SUSCEPTIBLES DE DISPARAÎTRE
Il y a un million d’années, l’extinction des grands herbivores changeait la trajectoire de la vie sur Terre, se traduisant par une vie végétale remodelée, ainsi qu’une altération du schéma des incendies et du cycle des nutriments, contribuant à rendre le climat terrestre légèrement plus froid. Dans le cadre de travaux récemment publiés dans la revue Science Advances, des chercheurs de l’université d’État de l’Utah ont estimé que les grands herbivores modernes (plus de 1 000 kg) pourraient bientôt subir le même sort que leurs lointains ancêtres, avec des conséquences encore incertaines pour la planète et l’ensemble des formes de vie qu’elle abrite.
Armés d’un ensemble de données sur le régime alimentaire de plus de 24 500 mammifères, oiseaux et reptiles, la scientifique Trisha Atwood et son équipe ont entrepris de déterminer qui des herbivores, carnivores ou des omnivores seraient les plus susceptibles de disparaître. Et il s’avère que leurs conclusions remettent en question une conception répandue depuis deux décennies, voulant que les prédateurs carnivores constituent le groupe le plus vulnérable face à la sixième extinction de masse.
Les résultats de leurs recherches ont montré que plus de 25 % des herbivores étaient aujourd’hui menacés d’extinction contre 17 % des omnivores et seulement 15 % des carnivores prédateurs. Et selon les scientifiques, il ne s’agirait pas d’un phénomène nouveau : les activités humaines auraient conduit à l’extinction disproportionnée des herbivores par rapport aux prédateurs depuis au moins la fin du Pléistocène, il y a entre 11 000 et 50 000 ans.