Ce baron irlandais a rendu le parc de son château à la nature (et elle y prospère)
Randal Plunkett, 21e baron de Dunsany et trentenaire écologiste, laisse libre cours à la nature sur une grande partie du domaine ancestral de son château, au nord de Dublin.
Exit les tondeuses et le bétail, bienvenue aux animaux sauvages, champignons et marécages. Randal Plunkett, 21e baron de Dunsany et trentenaire écologiste, a fait le pari du « ré-ensauvagement », en laissant la nature reprendre ses droits sur le domaine de son château irlandais.
A 25 kilomètres au nord-ouest de Dublin, une partie des terres du château de Dunsany a complètement changé d’aspect sous la houlette de cet héritier de la dynastie qui y règne depuis 900 ans.
Au loin, un cerf roux apparaît l’espace d’un instant, entre des arbres d’un vert incroyable, puis disparaît dans les 300 hectares du domaine ancestral qui ont désormais été abandonnés à la nature, soit un peu moins de la moitié du domaine.
J’avais « une sorte de devoir envers l’environnement », déclare l’aristocrate de 38 ans, assis sur un tronc en décomposition où poussent des champignons.
« Je suis le gardien du domaine pour cette génération et le domaine, ce n’est pas seulement le château, c’est aussi l’environnement », affirme le trentenaire aux cheveux longs, dont le style – T-shirt d’un groupe de death metal américain et veste en faux cuir – contraste avec l’apparence plus sobre de ses ancêtres immortalisés sur des tableaux du château.
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« Je suis le gardien du domaine pour cette génération et le domaine, ce n’est pas seulement le château, c’est aussi l’environnement », affirme le trentenaire aux cheveux longs, dont le style – T-shirt d’un groupe de death metal américain et veste en faux cuir – contraste avec l’apparence plus sobre de ses ancêtres immortalisés sur des tableaux du château.
Il y a huit ans, ce végétalien a lancé le projet « radical » de ré-ensauvager son vaste domaine. Le bétail a été évacué et les tondeuses à gazon abandonnées, Randal Plunkett laissant la nature suivre son cours.
« Comprendre la terre »
Et les résultats se font sentir. Des martres, une espèce très rare proche de la fouine, ont déjà été aperçues dans le domaine, où la loutre et le cerf élaphe prospèrent.
Buses, milans royaux, faucons pèlerins, éperviers, crécerelles et bécassines : les oiseaux sont légion. Il y aurait même un pivert, le tout premier observé dans la région depuis un siècle, affirme Randal Plunkett.
Sur une partie du domaine, la pelouse s’est transformée en un large marais, où l’on compte 23 espèces d’herbes et de nombreux insectes.
« Au fur et à mesure que je l’observais, j’ai commencé à comprendre ce que faisait la terre », explique-t-il après avoir traversé à pied un sous-bois sinueux. « C’est devenu un projet de ré-ensauvagement », ajoute-t-il, alors que deux chiens de race Jack Russell nommés Beavis et Butt-head piétinent ses Doc Martens véganes.
« Guerre » pour la nature
L’Irlande a beau être connue pour ses verts paysages, qui lui ont valu le surnom d’ « île d’émeraude », 65 % de sa superficie est désormais consacrée aux terres agricoles.
L’idée de ne pas exploiter au maximum une terre agricole n’est pas facile à faire comprendre. Au début, les habitants du coin ont pris Randal Plunkett pour un « abruti », se rappelle-t-il : « Ils pensaient que je détruisais des terres agricoles en parfait état », que « j’étais juste un décadent ».