La Chine a emprisonné plus de journalistes en 2020 que toute autre nation
274 journalistes étaient en prison en raison de leur travail en 2020, un chiffre qui dépasse le pic de 272 enregistré en 2016. Comme le note Katharina Buchholz de Statista, c’est la cinquième année consécutive que plus de 250 journalistes sont derrière les barreaux.
La Chine est le pire geôlier avec 47 journalistes identifiés comme étant en prison dans ce pays. La Turquie arrive en deuxième position avec 37, tandis que l’Égypte est troisième avec 27.
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La Chine et la Turquie se sont toujours disputé le titre peu enviable de pire geôlier de journalistes au monde.
Dans la lignée du président Xi Jinping qui consolide son contrôle sur le pays et met en place des contrôles plus stricts sur les médias, la Chine a continué à emprisonner les membres des médias et elle est passée en première position en 2019. Les arrestations de journalistes ont été notables au milieu d’une répression musulmane dans la province du Xinjiang et certains d’entre eux ont été incarcérés pour une activité journalistique menée des années auparavant. Les arrestations se sont poursuivies dans le cadre de la couverture de l’apparition de la pandémie à Wuhan.
La Turquie arrive en tête pour les emprisonnements, avec un total en baisse sensible ces dernières années. Cette baisse n’est pas aussi positive qu’il y paraît et ne représente pas une amélioration du sort des médias turcs. Elle reflète plutôt les efforts fructueux du président Erdoğan pour réprimer les reportages et les critiques indépendants. Des dizaines de journalistes qui ne sont pas actuellement emprisonnés en Turquie sont toujours en procès ou en appel et pourraient encore être condamnés, tandis que d’autres qui ont été condamnés par contumace pourraient être condamnés à de longs séjours derrière les barreaux à leur retour dans le pays.
L’Égypte a continué à arrêter et à inculper des journalistes, son nombre total atteignant 27, égalant un record établi en 2016. Selon le CPJ, la répression s’est poursuivie parfois à cause plutôt qu’en dépit du Covid-19, avec au moins trois journalistes arrêtés pour leur travail de couverture de la pandémie. L’attitude de l’Arabie saoudite envers le journalisme critique n’a guère besoin d’être présentée après le meurtre barbare de Jamal Khashoggi. En 2020, 24 journalistes sont emprisonnés dans le royaume.