Diffusion du covid et couloirs migratoires en Europe centrale et de l'ouest: une ressemblance étonnante
UNE CONTAGIOSITE INTER-ESPECE ?
Et si les "vagues" successives des cas de covid étaient en lien avec les migrations animales saisonnières ? En comparant les voies de migration et la diffusion du virus, il n'est pas farfelu de le penser, tellement les deux acteurs peuvent se superposer.
Les migrations terrestres et celles des oiseaux sont en cours en Europe de l'ouest (automne) jusque la mi-décembre, étrangement, ces couloirs et la diffusion du covid-19 en Europe de l'ouest sont identiques.
Cette théorie n'a jamais été évoqué pour des raisons évidemment politiques, établir ce lien revenant à suggérer le pire: certains animaux migrateurs peuvent être porteurs, mais aussi, peuvent le transmettre aux humains.
Aucune étude n'a pour l'heure été réalisée sur le sujet, à la satisfaction des gouvernements.
Ce qui est déjà certain, c'est que la situation sanitaire en Europe est stable ou en diminution hors migrations.
Ecartons de la contagion européenne la première vague, naissance du covid, et admettons qu'avec le temps, saison après saison, la propagation du virus et les couloirs empruntés par les animaux migrateurs se rapprochent pour aujourd'hui quasiment se calquer.
SUIVONS LES COULOIRS EN EUROPE DE L'OUEST
Un petit topo (source ici)
La grande majorité des migrations dans les régions tempérées sont globalement orientées selon un axe Nord-Sud. En règle générale, les oiseaux d’Europe de l’Ouest migrent plutôt vers le sud-ouest à l’automne, et ceux d’Europe de l’Est vers le sud-est. Presque tous les oiseaux terrestres européens migrant sur de longues distances le font vers l’Afrique. On connaît cependant de rares exceptions : ainsi, la pie-grièche écorcheur quitte l’Europe de l’Ouest pour aller hiverner au Moyen-Orient. Le faucon d’Eléonore emprunte le même genre de route migratoire (mais pour finalement hiverner à Madagascar).
Mais à distance à peu près égale de l’aire de reproduction, on peut se demander quel choix font les oiseaux, entre Afrique et Asie ? Une étude menée sur les captures de passereaux dans les zones arides de l’ouest de l’Asie Centrale (Bolshakov 2003) a montré que le nombre d’espèce hivernant en Afrique (25) et en Asie (23) était assez semblable (et 8 espèces hivernant dans les deux zones).
La plupart des espèces migre sur un front très large, mais elles peuvent orienter leur migration en fonction de la configuration géographique des lieux : les côtes ou les vallées fluviales peuvent servir de lignes directrices. La présence d’obstacles détermine également certaines voies de migration, formant, pour le plus grand plaisir des « spotteurs », ce que l’on appelle des « entonnoirs à migrateurs », de trois principaux types.
- Le premier résulte de la réticence des rapaces et des cigognes à survoler la mer – l’absence d’ascendances thermiques les y oblige à battre des ailes et donc à dépenser plus d’énergie. Ils orientent donc une grande partie de leur migration en fonction de cette contrainte : probablement près des trois quarts des rapaces d’Europe transitent ainsi par le détroit de Gibraltar et par celui du Bosphore. Ils passent en moindre nombre par la Sicile, gagnant ensuite la Tunisie.
- Le second type, plus général (et qui peut aussi englober le premier), concerne tous les migrateurs : au moins deux contraintes physiques canalisent les oiseaux au centre. Ce peut être deux versants montagneux, un versant montagneux d’un côté et la mer (ou un grand lac, comme le Léman) de l’autre, etc. La contrainte n’est pas forcément liée au paysage : ce peut être le vent. C’est ainsi la tramontane qui, à Gruissan (Aude), rabat les migrateurs vers l’est, et la mer, de l’autre, qui les bloque. Il en est de même pour les oiseaux marins poussés par le vent près des côtes et bloqués par la terre. Le suivi de la migration est donc souvent très dépendant des conditions atmosphériques : en l’absence de vent, les oiseaux sont moins – ou ne sont plus – canalisés.
- Le troisième type est illustré par les îles telles qu’Ouessant, qui, de manière évidente, jouent ce rôle d’entonnoir pour les oiseaux perdus au large, et plus encore lorsqu’un phare attire les oiseaux.
On observe également des déplacements plutôt longitudinaux chez certaines espèces. Ainsi, les mouettes rieuses d’Europe centrale viennent hiverner en Europe de l’Ouest ; il en est de même pour certains canards, tels que les fuligules nichant au lac de Grand-Lieu et fréquemment observés en hivernage en Île-de-France.
Certaines populations continentales de passereaux ont récemment modifié leurs habitudes migratoires (par exemple la fauvette à tête noire) pour aller hiverner non plus vers le sud mais vers l’ouest, en bord de mer où les températures demeurent clémentes.
Enfin, ce n’est pas nécessairement le même axe qui sera emprunté lors de la migration prénuptiale et lors de la postnuptiale : c’est le cas des migrations en boucle, qui semblent concerner à plus ou moins grande amplitude la majorité des espèces. A petite échelle, citons un grand nombre de passereaux transsahariens quittant la France à l’automne en longeant la façade atlantique, et remontant au printemps majoritairement depuis la façade méditerranéenne, en suivant un trajet plus direct. Par exemple, les hirondelles de rivages britanniques quittent le pays en passant par la façade océanique française, mais le regagnent au printemps par l’Europe Centrale.
En Europe, les cas les plus fréquents de migration en boucle s’organisent dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Il existe toutefois quelques espèces redescendant plus à l’est à l’automne et remontant plus à l’ouest au printemps : le loriot d’Europe ou le rollier d’Europe, pas exemple.
A plus grande échelle, des migrations en boucle sont effectuées par plusieurs espèces pélagiques, longeant par exemple les côtes ouest de l’Atlantique lors de la migration prénuptiale, et les côtes orientales à l’automne (cas du puffin fuligineux). Les contraintes météorologiques et les variations d’abondance des ressources alimentaires en fonction des saisons sont probablement les principales causes de ce phénomène.
Les migrations altitudinales
Si beaucoup d'oiseaux migrent du Nord au Sud contraints par le manque de nourriture, beaucoup d’oiseaux montagnards migrent, eux, des sommets vers les plaines, pour gagner en hiver des milieux moins exposés au gel et à la neige.
Ainsi de nombreuses espèces montagnardes fuient, l’automne venu, les zones d’altitude devenues trop inhospitalières. Ce phénomène s’observe principalement chez les passereaux : en France, on peut citer le pipit spioncelle, l’accenteur alpin, le tichodrome échelette, le crave à bec rouge, la niverolle alpine, le venturon montagnard ou le bruant fou. Ces déplacements peuvent être locaux ou s’effectuer sur plusieurs centaines de kilomètres, même au sein d’une même espèce ou d’une même population.
Ces migrations peuvent ainsi conduire ces espèces jusqu’en plaine, et pas nécessairement au sud de leur aire de nidification. Ainsi, les oiseaux de l’arc alpin gagnent volontiers la vallée du Rhône à l’ouest, et ceux du Massif Central et des Pyrénées peuvent hiverner plus au nord. Les migrations du tichodrome peuvent le pousser à hiverner jusqu’en Normandie ou en Île-de-France. Ainsi l'année 2007 aura marqué les ornithologues parisiens, un tichodrome ayant séjourné plusieurs jours au Panthéon !
Une carte miroir de la diffusion automnale du covid-19
Une évidence saute aux yeux :
Les trois couloirs majeurs de migration suivent les mêmes trois courants de diffusion des cas de coronavirus, nonobstant les aléas climatiques:
-Autriche, Suisse, Italie, Tunisie
-Norvège, Allemagne, Pays-bas, Belgique, France centrale et est, Catalogne
-Grande-Bretagne , ouest France, péninsule ibérique
Sachant cela, nous pouvons dorénavant prévenir, et prévenir, c'est guérir, ainsi, les prochains touchés par la vague seront l'Espagne d'un côté, l'Italie de l'autre, suivant leur voie respective.
A L'ECHELLE MONDIALE
Après deux ans de diffusion du virus, grâce aux systèmes migratoires, nous comprenons, selon cette théorie, pourquoi la planète n'est pas frappée par le virus partout et en même temps, cependant, nous pouvons saisir ses résurgences, les prédire, et donc, déplacer des soignants et des matériels pour soigner les malades. Etre là au bon endroit au bon moment, si toutefois les gouvernants l'acceptent, est tout l'intérêt de cette mini-étude sur la propagation du virus par les animaux, une théorie qui ici, est en tous cas plus qu'intrigante.
En attente de la science pour la confirmer ou l'infirmer.
Marc Bildermann pour WikiStrike