Les patients covid-19 représentent 2% de l’ensemble des patients hospitalisés au cours de l’année 2020
Au cours de l’année 2020 « les patients COVID représentent 2% de l’ensemble des patients hospitalisés […], tous champs hospitaliers confondus » et « 5% de l’ensemble des patients pris en charge en service de soins critiques »1, écrit l’Agence technique de l’Information sur l’Hospitalisation (ATIH), un établissement public de l’État, dans son « Analyse de l’activité hospitalière 2020 – Covid-19 » (page 2 et 3).
L’épidémiologiste Martin Blachier dit au sujet de cette analyse de l’épidémie de Covid-19 par l’ATIH : « C’est très très loin de l’image qu’on en a, c’est-à-dire pendant toute l’année 2020, des services hospitaliers qui étaient pleins à ras bord de patients Covid »2,3.
Ce faible pourcentage de patients covid-19 hospitalisés peut-il expliquer la saturation des services de réanimation des hôpitaux en 2020 ?
Cela peut-il venir du fait que les patients covid-19 sont hospitalisés environ deux fois plus longtemps que les patients ayant la grippe ?
« En moyenne, ces patients COVID ont été hospitalisés sur une durée de 18,2 journées au cours de l’année 2020 ». « À titre de comparaison, le nombre moyen de journées d’hospitalisation pour grippe en 2019 s’élevait à 7,7 journées par patient », écrit l’ATIH[1].
Cela peut-il venir des fluctuations des entrées en réanimation ?
Lors du pic d’avril 2020, il y avait « environ 7000 patients au pire de la crise », et « près de 3400 patients étaient hospitalisés en réanimation au 30 octobre [2020] », écrit Le Monde le 27 octobre 20214.
Cela est-il dû au fait que les réanimations étaient déjà saturées ? Ou bien est-ce car les réanimations font difficilement face à un afflux de nouveaux patients ?
« Chaque année, des tensions apparaissent dans le système hospitalier français, face aux infections saisonnières de l’hiver, en raison notamment du manque de lits de réanimation. Par exemple, à l’automne 2019, en pleine épidémie de bronchiolite, le manque de place en réanimation pédiatrique avait conduit déjà à des transferts de jeunes patients d’Île-de-France vers d’autres régions », écrit Le Monde[4].
Même avec ces explications, n’y a-t-il pas un décalage entre ces chiffres de l’« Analyse de l’activité hospitalière 2020 – Covid-19 » de l’ATIH et la perception dans la population française de l’impact de l’épidémie sur l’activité hospitalière ?
- atih.sante.fr/aah_2020_analyse_covid.pdf : « Les hospitalisations en service de soins critiques regroupent les séjours avec passage en services de réanimation ( unités médicales avec type d’autorisation 01A, 01B, 06, 13A ou 13B), en services de soins intensifs (unités médicales avec type d’autorisation 02A, 02B, 05 ou 18) ou en services de soins continus (unités médicales avec type d’autorisation 03A, 03B, 04, 14A ou 14B) » (page 20)
- twitter.com/cryptonatorFR/status/1458749942365921299
- liberation.fr/est-il-vrai-que-les-patients-covid-nont-represente-que-2-du-total-des-hospitalisations-en-france-en-2020-2021
- lemonde.fr/2020/10/27/covid-19-quatre-questions-pour-comprendre-la-saturation-des-hopitaux