La Turquie se retire de la convention d’Istanbul, traité international protégeant les femmes
La décision avait déclenché une vague de colère des organisations de défense des droits des femmes en 2021. Elle a été confirmée ce mardi : la Turquie se retire de la convention d’Istanbul, premier traité international à fixer des normes juridiquement contraignantes pour prévenir les violences faites aux femmes. L’annonce a été faite par le Conseil d’Etat turc, qui avait été saisi par de nombreux groupes, dont des partis politiques et des organisations non gouvernementales. Ils réclamaient l’annulation de cette décision du retrait du traité, qui avait été prise par un décret présidentiel de Recep Tayyip Erdogan le 20 mars 2021.
Le CHP, principal parti de l’opposition turque, a aussitôt annoncé son intention de faire appel de la décision du Conseil d’Etat. «Quand nous serons au pouvoir […], nous rétablirons la convention d’Istanbul dès la première semaine, voire les premières 24 heures», affirme le chef du parti, Kemal Kilicdaroglu, possible candidat à la prochaine élection présidentielle prévue pour juin 2023.
La convention d’Istanbul, signée par 36 pays, établit un cadre légal et institutionnel pour lutter contre les violences sexistes. Elle oblige les gouvernements à adopter une législation réprimant la violence domestique et les abus similaires, y compris le viol conjugal et la mutilation génitale féminine.
Le gouvernement turc avait justifié sa décision d’abandonner le traité - qu’il avait signé en 2011 - en l’accusant d’encourager l’homosexualité et de menacer la structure familiale traditionnelle. Des défenseurs des droits des femmes estiment que le retrait de la Turquie de la convention d’Istanbul a rendu les femmes turques plus vulnérables face aux violences.