Réforme des retraites : sous les huées, Elisabeth Borne engage le 49.3 à l'Assemblée

MOTION DE CENSURE

Plusieurs groupes parlementaires vont déposer une motion de censure pour faire tomber le gouvernement, après le déclenchement de l'article 49.3 pour faire adopter la réforme des retraites, ce jeudi. Pour avoir une chance de succès, un tel texte doit être adopté par la majorité des membres de l'Assemblée nationale. Au regard des intentions de vote de chacun des groupes ce jeudi, les conditions sont-elles réunies ?

CIRCULATION TRÈS PERTURBÉE A CAEN 

Le centre-ville de Caen est également perturbé par un rassemblement contre la réforme des retraites, prévient la préfecture sur Twitter. 

MANIFESTATION A MARSEILLE 

À Marseille aussi, une manifestation spontanée est en cours devant la préfecture. 

MANIFESTATION AU HAVRE 

Des centaines de manifestants sont réunis au Havre, devant l'Hôtel de ville. Certains ont mis le feu à des poubelles sur les rails du tramway, empêchant la circulation, selon nos confrères. La préfecture prévient que la circulation est perturbée. 

PLACE DE LA CONCORDE 

La foule continue d'affluer place de la Concorde, à Paris, où les manifestants ont commencé à se réunir en fin de matinée. Un feu de palettes et de barrières de chantier en plastique a été allumé par des manifestants, laissant se dégager une épaisse fumée noire. 

DES MOBILISATIONS PARTOUT EN FRANCE

Il n'y a pas qu'à Paris que des manifestations s'organisent. À Rouen, par exemple, des centaines de personnes sont réunies devant le palais de Justice. De même, à Dijon, place de la République, un rassemblement est en cours.  Des scènes similaires se déroulent à Lyon, à Guéret, ou encore à Bordeaux.

ULTIMATUM DU RN 

"Il y a une majorité contre la réforme des retraites dans le pays" dénonce Sébastien Chenu, le député RN et Vice-président de l'Assemblée sur LCI. "Le recours au 49.3 est totalement inadmissible compte tenu de l'importance de ce texte. Ce procédé est tellement anti-démocratique, que je crois que la majorité présidentielle se réserve des jours difficiles dans l'avenir. Madame Borne n'a pas convaincu les Français, il faut retirer ce texte, c'est tout ce que le président de la république et Elisabeth Borne ont à faire dans les heures à venir. Nous allons déposer notre motion de censure, mais également voter toutes les motions qui seront déposées", promet-il. 

LA FOULE A DOUBLÉ PLACE DE LA CONCORDE 

De plus en plus de monde afflue sur la place de la Concorde, à Paris. Selon notre journaliste Paul Larrouturou la foule a doublé depuis qu'il est arrivé. Il y a énormément de monde qui afflue de partout. Il décrit une ambiance pacifique, avec une très forte présence policière, la foule étant très proche de l'Assemblée nationale et de l'Élysée. 

MOTION DE CENSURE TRANSPARTISANE

Le président du groupe Liot à l'Assemblée, Bertrand Pancher, a réclamé le retrait du projet de loi et la démission du gouvernement, sans quoi il déposerait dans les prochaines heures une motion de censure transpartisane. 

"IL FAUT UNE DISSOLUTION"

Au sein du groupe Horizons, allié de la majorité, André Villiers, un des plus réticents à la réforme, estime que "c'est un gâchis à retardement" et que "dans l'opinion publique les choses resteront très cristallisées". Chez Renaissance aussi, certains élus macronistes ne cachent pas leur incompréhension. 

À une réunion Renaissance peu avant l'officialisation du 49.3, les députés étaient "abasourdis", confie un participant à l'AFP. Ils anticipent "l'enchaînement possible derrière". Pour un responsable du groupe majoritaire, sous couvert d'anonymat, "c'est un crash. Il faut une dissolution".

LE MODEM "SOUS LE CHOC"

Plusieurs députés de la majorité se disent "abasourdis" par le recours du gouvernement au 49.3 sur la réforme des retraites, notamment au MoDem, qui "a plaidé jusqu'au bout" pour un vote. Chez les centristes, Erwan Balanant (MoDem) est sorti "sous le choc" de l'hémicycle, raconte-t-il à l'AFP, craignant une "crise de régime". Le président du groupe MoDem Jean-Paul Mattei a "été extrêmement courageux, il a dit à chaque réunion qu'il fallait aller au vote", selon Erwan Balanant. C'était aussi ce que portaient les patrons des groupes alliés Renaissance et Horizons, Aurore Bergé et Laurent Marcangeli.

Dans un communiqué, l'ensemble du groupe des 51 députés MoDem souligne ainsi avoir plaidé "jusqu'au bout en faveur d'un vote". Il "assure néanmoins" l'exécutif de "son soutien" après la "décision difficile" du recours à l'arme constitutionnelle. Celle-ci est "seule à même de garantir l'adoption d'un texte majeur et essentiel pour la sauvegarde de notre système de retraites par répartition".

"LE GOUVERNEMENT EST BATTU"

"Le Gouvernement est battu, il n'a pas de majorité à l'Assemblée. Ce 49.3 est un nouveau succès pour les syndicats et toutes les personnes mobilisées dans toute la France" estime Cyrielle Chatelain, présidente du groupe Ecologiste. "Emmanuel Macron se réfugie dans une pratique personnelle et autoritaire du pouvoir. Il doit tirer les leçons de cette séquence, et se remettre en cause. Ou être remis en cause" fustige-t-elle.

ELISABETH BORNE 

Au sortir de sa réunion avec les députés Renaissance à l'Assemblée, Elisabeth Borne a déclaré que "jamais [sa] situation personnelle ne [lui] fera prendre une décision contraire à l'intérêt de [son] pays. Elle doit ensuite retrouver ses ministres avant de se rendre au 20 heures, pour répondre aux questions de Gilles Bouleau.

MANIFESTATION PLACE DE LA CONCORDE

Des milliers de personnes sont réunies de façon pacifique et spontanée sur la place de la Concorde à Paris, entre l'Assemblée et l'Élysée. 

ELISABETH BORNE

Elisabeth Borne est sortie de l'Assemblée, où elle s'est réunie avec les députés de la majorité après l'annonce fracassante du recours au 49.3, selon les informations de LCI. Lors de cette réunion, la première ministre a été ovationnée, et a assuréque "jamais [sa] situation personnelle [lui] fera prendre une décision contraire à l'intérêt de [son]pays", selon nos journalistes, en référence à la question de sa démission qui pourrait se poser.

"RISQUES FINANCIERS TROP GRANDS"

Élisabeth Borne a enclenché ce jeudi l'article 49.3 pour adopter la réforme des retraites à l'Assemblée nationale. Un coup de force, dénoncent les oppositions, qu'Emmanuel Macron justifie par "des risques financiers et économiques trop grands".

OLIVIER MARLEIX (LR) FUSTIGE LA "MAUVAISE METHODE" DU GOUVERNEMENT

"Nous avons considérablement amélioré le projet de la réforme des retraites", estime Olivier Marleix, le président du groupe LR à l'Assemblée. "Cette version n'a pas su convaincre la majorité présidentielle. Si elle n'a pas convaincu tout le monde dans notre groupe, cela s'explique par un défaut de méthode, le gouvernement n'a pas su pratiquer le dialogue social. On a assumé nos responsabilités, on a dit qu'on était prêts à discuter de ce texte. Maintenant, s'il n'y a pas de majorité, c'est d'abord la responsabilité du gouvernement. Nous avons décidé que nous ne nous associerons pas aux motions de censure des autres groupes", ajoute-t-il, appelant à la "solidarité" au sein de sa formation politique. 

49.3 

Suite au 49.3, le député Horizons, le parti d'Edouard Philippe, craint une "rupture avec l'opinion". 

LR NE VOTERA AUCUNE MOTION DE CENSURE 

Le président des Républicains ajoute que son groupe ne votera aucune motion de censure. 

ERIC CIOTTI 

"Le 49.3 est naturellement un échec" regrette Eric Ciotti, le président des Républicains depuis l'Assemblée. "Cet échec n'est pas celui d'une séance chaotique, voire scandaleuse. C'est l'échec de plusieurs années d'une politique qui n'a pas réussi à trouver de majorité. Nous sommes dans une crise de la démocratie et les Républicains seront au rendez-vous d'un vaste projet de reconstruction" proemt-t-il. "Le gouvernement a gâché cette réforme qui est pour moi nécessaire. Le groupe LR est en majorité en faveur de cette réforme", souligne encore le député. 

E. MACRON DÉFEND LE 49-3

"Il y aura un vote sur le texte. Il est prévu par nos institutions, c'est la motion de censure. On ne peut jouer avec l'avenir du pays", a insisté Emmanuel Macron en conseil des ministres, avant l'annonce du recours au 49-3. le président a aussi invoqué des "risques financiers trop grands" s’il ne recourait pas au 49.3, malgré sa "volonté politique d'aller au vote".

REFERENDUM 

Fabien Roussel appelle sur Twitter à un référendum pour mettre la réforme de retraites en échec.

DES CENTAINES DE JEUNES DEVANT L'ASSEMBLÉE 

Plus de 1.500 de jeunes se trouvent dans lea manifestation à Paris contre la réforme des retraites, à l'appel d'organisations étudiantes, en direction de l'Assemblée nationale. Le cortège est parti en début d'après-midi de la place de la Sorbonne, aux cris de "Eh Manu, Manu, 49.3 ou pas, ta réforme on n'en veut pas" ou encore "L'assemblée peut bien voter, la rue va le retirer", a constaté une journaliste de l'AFP.

Des représentants de plusieurs organisations de jeunesse, syndicats étudiants (Alternative), et organisations politiques (Jeunes insoumis, Jeunes écologistes, NPA Jeunes), à l'initiative de cette manifestation, étaient présents. Ils ont été rejoints par des travailleurs --cheminots, raffineurs etc.--. On comptait jeudi 1.600 manifestants dans ce cortège, selon une source policière. 

MOBILISATION DEVANT L'ASSEMBLÉE

Devant l'Assemblée nationale, une foule se réunit contre la réforme. Des drapeaux des différents syndicats sont brandis. 

SANDRINE ROUSSEAU

"La violence sociale que le gouvernement impose par cette réforme lui revient en boomerang", observe Sandrine Rousseau, députée EELV, en direct sur LCI. "La colère aujourd'hui se sédimente, et là les Français n'en peuvent plus : il se passe dans l'hémicycle ce qu'il se passe dans l'esprit des gens. Je pense que tous les groupes vont déposer une motion de censure, on votera pour celle qui passera"

"ELISABETH BORNE NE PEUT PAS RESTER"

"Il ne lui reste plus que ça à faire : il faut qu'Elisabeth Borne parte", estime Marine le Pen. "Je n'attends absolument rien d'E. Macron. Il n'y a plus rien à en attendre. C'est une crise politique, puisque la majorité de l'Assemblée est opposée à une réforme, et qu'elle est imposée par un article qui n'est pas fait pour cela d'ailleurs" ; ajoute l'élue RN.

EN IMAGES 

Revivez l'arrivée d'Elisabeth Borne dans l'hémicycle, sous les huées des députés, brandissant des pancartes en protestation à la réforme.

MARINE LE PEN

Ce texte passe sans majorité, dénonce Marine Le Pen, présidente du groupe RN à l'Assemblée. "Quand le texte ne peut pas retenir une majorité, il ne devrait je jamais voir le jour. Nous allons évidemment déposer une motion de censure, et nous voterons l'intégralité des motions de censure qui seront déposées", ajoute-t-elle sur LCI. "C'est un constat d'échec pour Emmanuel Macron, c'est son échec personnel", poursuit-elle.

FABIEN ROUSSEL

Cette réforme est complètement illégitime aujourd'hui. La mobilisation doit se poursuivre", appelle Fabien Roussel sur LCI, le secrétaire nationale du PCF. "Nous avons encore l'espoir de l'emporter, et de faire ne sorte que cette réforme ne soit jamais appliquée. La motion de censure est prête", ajoute-t-il. 

SUSPENSION DE SÉANCE 

Le 49-3 étant enclenché, la séance est suspendue avec les débats des députés. "Si une motion de censure est déposée avant demain, 15 h 20", les débats reprendront, explique Yaelle Braun-Pivet avant de suspendre la séance.

BORNE ENCLENCHE LE 49-3

"On ne peut pas prendre le risque de voir 175 heures écartés" dit Elisabeth Borne. "Cette réforme est nécessaire", assure-t-elle. "Aussi, parce que je suis attachée à notre modèle sociale et que je crois dans la démocratie parlementaire, c'est sur votre réforme que je suis prête à engager ma responsabilité. Sur le fondement de l'article 49-3 de la Constitution, j'engage la responsabilité de mon gouvernement" sur ce texte.  

UNE REFORME "ÉQUILIBRÉE"

"Ces derniers mois, nous avons mené une concertation dense avec les organisations syndicales, patronales, et les groupes parlementaires. Nous nous sommes donnés les moyens de la discussion. Ce que je retiens, c'est mon engagement donné lors de mon discours de politique générale : toujours rechercher des compromis. Le temps passé avec des partenaires sociaux nous a permis de converger autour de propositions nouvelles et d'une réforme enrichie, améliorée et toujours équilibrée", assure la Première ministre, toujours sous les huées et les chants des députés qyuui continuent de chanter la Marseillaise.

"INSULTES, EXCÈS, ATTAQUES"

Élisabeth Borne dénonce les "insultes, les excès et les attaques" dans l'hémicycle qui "remettent en cause nos procédures parlementaires, nos institutions et donc notre démocratie"

ELISABETH BORNE S'EXPRIME 

Sous les huées des députés qui appellent à sa démission, la Première ministre tente de s'exprimer. "Si chacun votait selon sa conscience et en cohérence avec ses prises de positions passées, nous n'en serions pas là cet après-midi", tacle Elisabeth Borne.

100e 49-3 

Le gouvernement s'apprête à déclencher le 100e 49-3 depuis le début de la Ve République, selon nos journalistes. 

SÉANCE SUSPENDUE 

La présidente de l'Assemblée suspend la séance pour 2 minutes face au brouhaha général. Elle essaie de ramener le calme pour que la Première ministre puisse s'exprimer pour déclencher le 49-3. 

HUÉES DES DÉPUTÉS 

Sous les huées et l'hymne national entonné par les députés, Elisabeth Borne s'apprête à prendre la parole. Plusieurs députés de gauche tiennent des pancartes avec écrit "64 ans, c'est non". Yaelle Braun-Pivet leur demande de les retirer, cela étant "contraire à notre règlement".

ARRIVÉE DES MEMBRES DU GOUVERNEMENT 

La Première ministre Elisabeth Borne, la ministre des Affaires étrangères Catherine Colona et le porte-parole du gouvernement Olivier Véran arrivent à l'Assemblée. 

SÉANCE SUSPENDUE 

À peine ouverte, la séance à l'Assemblée a été aussitôt suspendue par sa présidente, Yaëlle Braun-Pivet, en l'absence des membres du gouvernement. La séance reprendra dans quelques minutes, selon les informations de LCI. 

49.3, ET MAINTENANT ?

Elisabeth Borne va très bientôt confirmer à la tribune de l'Assemblée nationale qu'elle enclenche l'article 49.3 de la Constitution pour faire adopter sans vote la réforme des retraites. Mais l'article de la Constitution précise bien que le "projet est considéré comme adopté, sauf si une motion de censure, déposée dans les vingt-quatre heures qui suivent, est votée". Aussi, rien n'est encore gagné pour le gouvernement, qui pourrait être démis par les oppositions qui s'allieraient pour voter une même motion de censure pour le faire tomber.

"CAPRICES"

Le chef du parti socialiste Olivier Faure dénonce les "caprices" du président de la République après la décision sur le 49.3 

RÉACTIONS 

Les réactions des différents camps politiques au passage en force de la réforme des retraites pleuvent. À gauche, le sénateur socialiste Patrick Kanner appelle Emmanuel Macron à retirer sa réforme. 

"TROP GRANDE INCERTITUDE"

"On a été au bout de l'exercice", confie un membre de la majorité à LCI, suite  l'annonce du recours au 49-3 pour faire passer la réforme. "Nous avons une trop grande incertitude. Nous ne prendrons pas le risque de nous remettre dans les mains de nos adversaires politiques qui s'étaient pourtant engagés sur la réforme", justifie-t-il.

SÉANCE OUVERTE A L'ASSEMBLÉE 

La cloche vient de retentir à l'Assemblée nationale, marquant l'ouverture de la séance. 

RÉUNION TERMINÉE À L'ÉLYSÉE

Selon les informations du service politique de TF1-LCI, la réunion de crise à l'Élysée est terminée.

LA DROITE FAVORABLE AU 49.3

Selon les informations du service politique de TF1-LCI, la droite est favorable à un recours au 49.3 devant l'Assemblée nationale. Pour rappel, cette disposition constitutionnelle permet au gouvernement de faire adopter, sans vote, un texte de loi par les députés en engageant la responsabilité du gouvernement.

MACRON REÇOIT UNE NOUVELLE FOIS BORNE

Le Palais de l'Élysée annonce qu'Emmanuel Macron reverra une dernière fois la Première ministre Elisabeth Borne avant la séance de l'Assemblée, prévue à 15 heures. 

Le chef de l'État s'est entretenu en tête-à-tête avec la cheffe du gouvernement après une réunion plus large à la mi-journée avec les ténors du camp présidentiel. 

Selon deux sources macronistes, citées par l'AFP, Elisabeth Borne penche de plus en plus, faute de majorité assurée, pour faire adopter le projet contesté sans vote grâce à l'article 49.3 de la Constitution, qu'elle avait dit jusqu'ici vouloir éviter. Mais aucune décision n'a été prise à ce stade, ont précisé ces sources.

Source