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Publié par wikistrike.over-blog.com

Demain, quelle ville pour l'hyper-connecté ?

Par Michaël Silly, fondateur du think-tank Ville hybride 
La ville hybride de demain dans laquelle vivront des individus hyper-connectés est une ville en pleine mutation qui sera alimentée par les énergies renouvelables, avec un mode de gouvernance 2.0.
terreform-blimp-buses NYC[1]

 

Pour cerner le concept de ville hybride, il faut partir d'un certain individu contemporain (non représentatif de l'ensemble de la société, mais emblématique d'une dynamique sociale).

Il fait tout d'abord preuve d'un double paradoxe. Il est écartelé entre ses aspirations individualistes et son exigence de protection par l'Etat. Il est ensuite désireux de s'impliquer dans différents groupes constitués, tout en exigeant d'être libre de toute attache. Il se caractérise ensuite par sa multiplicité identitaire, dans le but d'éviter la routine d'un seul rôle, et les habitudes qui pourraient limiter son expression personnelle. Il s'agit enfin d'un individu hyper-connecté, doué du don d'ubiquité qui est en relation partout et tout le temps avec ses communautés d'intérêts (avec comme paradoxe l'accroissement du sentiment de solitude).

La ville hybride, à la fois produite par l'Etat, les collectivités territoriales et dans une moindre mesure par l'individu (exemple : l'habitat groupé), est une ville en cours de mutation. Elle se situe entre le modèle de développement de l'après 45 - fondé sur les énergies fossiles et une structure de gouvernance centralisée et pyramidale, dans laquelle le rôle de l'Etat est fondamental - et la ville à l'horizon 2040-2050, alimentée en grande partie par les énergies renouvelables, avec une structure de gouvernance de type 2.0 qui met en réseau les acteurs de la ville, des espaces "rurbains" et ruraux dans les processus de décision. 
 
La capacité d'ubiquité pour chaque individu, à tous les niveaux de la société, a pour conséquences la possibilité pour chacun de s'exprimer sur tous les sujets, de n'importe où et à n'importe quel moment, avec pour effet : ce qui peut être décidé quelque part, peut être défait autre part. Enfin, l'hybridation sociale et culturelle issue d'une société hyper-connectée au reste du monde, accélère l'émergence de nouveaux codes et langages. 


URBANISATION DE LA NATURE ET RURALISATION DE LA VILLE

 On assiste au double mouvement d'urbanisation de la nature et de ruralisation de la ville. Et à l'interpénétration des centres urbains avec les ceintures vertes qui entouraient les villes. Les espaces naturels deviennent des lieux centraux d'activités (loisirs, espaces dédiés à l'implantation de parc dédiés aux énergies renouvelables pour alimenter les villes...), et ne sont plus ces seules zones marginalisées où se concentraient les affres de la ville (vol, drogue...). Cela s'affirme aussi par la demande urbaine de nature dite "sensible" (par opposition à une nature purement décorative, dont on ne peut profiter) et dont l'enjeu est que si cette demande n'est pas satisfaite, le risque est l'accroissement de l'étalement urbain, avec ses ères pavillonnaires déconnectées des services de la ville (transport, réseau de chaleur, culture et loisirs).


INFLUENCE CROISEE DES DIFFERENTS MODES DE DEPLACEMENTS

Aujourd'hui, la mobilité est source de tension issue du décalage entre l'aspiration légitime des individus à se déplacer comme ils le veulent, quand ils le veulent, et les contraintes qui en découlent : congestion urbaine, raréfaction des sources d'énergies traditionnelles, hausse des coûts de déplacement. D'où des représentations et des modèles traditionnels de la mobilité qui s'effacent peu à peu au profit d'une redéfinition de la ville (comme les éco-systèmes, entités autonomes et reliés entre eux), d'une modification de la notion de mobilité (mobilité physique, mobilité informationnelle, voire immobilité), des mises en relations comme élément structurant de la ville (exemple : le projet auto hive d'Auckland en Nouvelle-Zélande) et de l'hybridation des modes de transport (exemples : tram-train, véhicules trois roues).

MIX ENERGETIQUE ENTRE ENERGIES FOSSILES ET ENERGIES RENOUVELABLES

Le mix énergétique répond certes à un enjeu environnemental et climatique (baisse des émissions de CO²) mais pas seulement. L'enjeu est également géo-politique (résorber les conflits et les tensions récurrentes liées à l'accès et au contrôle du pétrole, de l'uranium). Il est social et économique : l'exploitation des énergies renouvelables permet de faire émerger des filières économiques locales pérennes (à Montdidier dans la Somme ou à Fribourg en Allemagne, par exemple).

Les énergies renouvelables et locales induisent également de nouveaux rapports de solidarité entre villes et campagnes (ces dernières devenant les pourvoyeuses des villes en énergie). Il est enfin démocratique : le montage de projets liés à l'exploitation des énergies renouvelables demande une implication accrue des représentants de la société civile au sens large (tissu économique local, associations de riverains, pôles de recherche, utilisateurs...).





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