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Si l'on connaĂ®t bien Carla Bruni, on connaĂ®t mal Carla Bruni-Sarkozy. Depuis 2008, la Première Dame de France fait beaucoup parler d’elle, mais personne ne sait vraiment comment elle agit. A la tĂŞte de la Fondation Carla Bruni-Sarkozy, elle est plus que discrète et aucune enquĂŞte sĂ©rieuse n’a Ă©tĂ© faite Ă ce sujet. On ne sait pas, par exemple, que la fondation ne s’intĂ©resse qu’à la culture et Ă la lutte contre l’illettrisme – et pas du tout Ă la lutte contre le sida, dont Carla Bruni-Sarkozy parle pourtant souvent.Â
C’est qu’elle est aussi, et officiellement, ambassadrice de la lutte contre le sida, nommĂ©e Ă ce titre, bĂ©nĂ©volement, par les Nations Unies (au titre du Fonds mondial de lutte contre le sida, d’ONU-sida et de l’Unicef). Enfin, Carla Bruni-Sarkozy entretient tout un rĂ©seau d’amitiĂ©s, ce qu’on peut appeler le « petit monde de la villa Montmorency », la rĂ©sidence ultra luxueuse du XVIème arrondissement de Paris, oĂą se trouve son hĂ´tel particulier dans lequel elle vit, durant la semaine, le plus souvent avec le prĂ©sident Sarkozy.Â
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Au terme d’une enquĂŞte de plusieurs mois aux Nations Unies et dans plusieurs pays, FrĂ©dĂ©ric Martel rĂ©vèle dans Marianne les dysfonctionnements et le mĂ©lange des genres auxquels aboutit l'action - et l'inaction - de Carla Bruni-Sarkozy dans sa fondation et son comportement en tant qu'ambassadrice de la lutte contre le sida.Â
En devenant philanthrope d’État en 2009, Ă la tĂŞte de sa fondation contre l’illettrisme et comme ambassadrice contre le sida, Carla Bruni-Sarkozy avait de bonnes intentions. Et semblait sincère, surtout en matière de lutte contre le sida (son frère aĂ®nĂ© est mort de la maladie). Mais deux ans après sa crĂ©ation, sa fondation est dans l’impasse. Ses actions concrètes contre le sida sont rares. Pire, Carla Bruni-Sarkozy, rĂ©vèle Marianne, est au centre d’un scandale international de grande ampleur : 3,5 millions de dollars ont Ă©tĂ© versĂ©s par le Fonds mondial de lutte contre le sida, en marge de la lĂ©galitĂ©, et sans appel d’offre, Ă la demande de la première Dame, Ă plusieurs sociĂ©tĂ©s d’un de ses amis. Le musicien et chef d’entreprise Julien Civange est Ă la fois le principal conseiller de Carla Bruni-Sarkozy, il est officiellement dans l’organigramme de sa fondation et a un bureau Ă l’ÉlysĂ©e (oĂą Marianne a pu joindre et ĂŞtre rappelĂ© par sa secrĂ©taire). Il fut le tĂ©moin de mariage de Carla Bruni-Sarkozy.Â
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RĂ©vĂ©lĂ©e au conseil d’administration du Fonds mondial Ă Accra, au Ghana, fin novembre 2011, cette affaire vient de coĂ»ter sa place Ă un ambassadeur français, le professeur Patrice DebrĂ©, qui vient d’être dĂ©missionnĂ© par Sarkozy. Le directeur gĂ©nĂ©ral du Fonds mondial de lutte contre le sida, Michel Kazatchkine, vient d’être officiellement Ă©cartĂ© aussi, Ă la demande d’Hillary Clinton mĂŞme si sa dĂ©mission rĂ©elle ne devrait intervenir que les 21 et 22 mai 2012 – soit après le deuxième tour des prĂ©sidentielles. Nicolas Sarkozy est intervenu en ce sens, au plus haut niveau Ă Washington.Â
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Après la chute de Dominique Strauss-Kahn, la démission d’un second Français à la tête d’une importante organisation internationale pourrait un peu plus ternir l’image de la France. A cause des imprudences – pour dire le moins – de la Première Dame de France.
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Source: Marianne2