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Publié par wikistrike.over-blog.com

 

Grèce : importantes manifestations et affrontements contre l’austérité

 

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Des dizaines de milliers des fonctionnaires grecs ont manifesté, mercredi 5 octobre, à Athènes et Salonique, deuxième ville du pays, contre les récentes mesures d’austérité et le chômage partiel annoncés par le gouvernement socialiste sous la pression de l’UE et du FMI. Mais les syndicats ne désarment pas. L’Adedy, le principal syndicat du secteur public, a lancé, pour mercredi, une grève de vingt-quatre heures pour protester  contre la mise en chômage technique de 30 000 salariés d’ici à la fin de l’année.

Il s’agit de la première grève d’ampleur depuis l’été contre le plan de sauvetage mis au point par l’UE et le FMI. Les trafics aérien et ferroviaire sont perturbés, les écoles, fermées, et les hôpitaux fonctionnent en service réduit. Environ 400 vols internationaux et nationaux ont été annulés à l’aéroport d’Athènes.

« NOUS VOULONS DES LIVRES »

Plusieurs milliers d’étudiants, retraités et employés se sont rassemblés dans le centre d’Athènes avant de se rendre  place Syntagma, où se trouve le Parlement.« Effacez la dette », « les riches doivent payer », pouvait-on lire  sur les banderoles. Des milliers de lycéens et étudiants scandaient « Nous voulons des livres, des professeurs, des écoles ». Plusieurs écoles d’Athènes étaient occupées ces derniers jours, les lycéens protestant surtout contre le manque des livres.

GAZ LACRYMOGÈNES

 

Pour Frosso Iliopoulou , employée à l’Organisme national des médicaments, « les fonctionnaires sont sortis dans les rues car ce sont eux qui sont le plus menacés après avoir  subi plus de 20 % des coupures de leurs salaires en raison de l’austérité ; et maintenant ils seront placés en chômage partiel ».

En marge de la manifestation à Athènes, qui a rassemblé 18 000 personnes, selon la police, les forces antiémeute ont lancé des gaz lacrymogènes contre des dizaines de jeunes encagoulés qui jetaient des bouteilles et des pierres. Au moins deux manifestants ont été blessés, selon une source hospitalière, ainsi qu’un photographe de l’AFP, frappé au visage avec le bouclier d’un policier.

Le ministère du travail grec a été occupé mardi par des manifestants communistes qui refusent les nouveaux efforts demandés par les bailleurs de fonds du pays, notamment un abaissement du salaire minimum. Les actions de protestation contre l’austérité, auxquelles se mêlent étudiants et lycéens opposés à la réforme de l’enseignement supérieur, se multiplient.

Ailleurs dans Athènes, des blocages se poursuivent devant les ministères, où les inspecteurs de la troïka sont censés avoir  des rendez-vous mercredi pour terminer leur audit des comptes publics. Le grand quotidien grec Ta Néa évoquait la « torture chinoise de la goutte d’eau » utilisée par la troïka sur la Grèce avant de débloquer  les huit milliards d’euros initialement promis en août, en application de l’échéancier du prêt international de 110 milliards sur trois ans accordé en mai 2010, dont la Grèce a reçu 65 milliards à ce jour. Le 19 octobre, l’Adedy et la centrale du privé, la GSEE, prévoient une nouvelle grève générale de vingt-quatre heures.

« NOTRE SITUATION EST ASSEZ DÉSESPÉRÉE »

Si les Grecs manifestent, leurs dirigeants, eux, ne cachent plus leur pessimisme. Le ministre grec de l’économie, Michalis Chryssohoïdis , s’est exprimé dans l’hebdomadaire allemand Die Zeit , qui a diffusé l’entretien à l’avance.

Le ministère du travail a été occupé, mardi à Athènes, par des manifestants communistes qui refusent les nouveaux efforts demandés par les bailleurs de fonds du pays.

Le ministère du travail a été occupé, mardi à Athènes, par des manifestants communistes qui refusent les nouveaux efforts demandés par les bailleurs de fonds du pays.AFP/LOUISA GOULIAMAKI

« Notre situation est assez désespérée, reconnaît-il. Car nous réduisons de manière toujours plus drastique le revenu des gens. Les Grecs vivent la situation présente de manière très douloureuse. Quand verrons-nous la lumière au bout du tunnel ? Nous ne pouvons pas le dire . Le gouvernement [grec] est totalement isolé avec cette politique de réforme. L’opposition assure qu’elle pourrait renégocier  nos conditions de crédit. Et la gauche radicale veut quitter  l’UE. (…) Nous sommes seuls. »

LE FMI VEUT UN « NOUVEAU PLAN »

Selon le ministre, « notre principal problème est celui de l’insécurité » alimentée par les spéculations incessantes dans le monde entier sur une faillite imminente du pays. « Une faillite d’un pays de la zone euro serait une catastrophe car elle aurait un effet domino. Ne serait-ce que pour cette raison, nous ne pouvons décider  seuls d’un défaut de paiement », a dit M. Chryssohoïdis.

Le deuxième plan de sauvetage de la Grèce, décidé en juillet, devrait être réexaminé pour mettre plus l’accent sur la soutenabilité de la dette du pays  et sur une relance de la croissance, a pour sa part déclaré mercredi le directeur pour l’Europe du Fonds monétaire international, Antonio Borges . « Il faudrait » un nouveau plan qui « se concentre plus sur une dette soutenable » et sur « le redémarrage de la croissance économique », a-t-il déclaré lors d’une conférence à Bruxelles.

La Chancelière allemande, Angela Merkel , a par ailleurs affirmé  mercredi que la Grèce « doit continuer  à faire  partie de la zone euro ».  »Nous voulons de la croissance, voilà ce que nous voulons », a-t-elle ajouté.

 

Source : Actualutte

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