Japon: Les réacteurs nucléaires d’Ohi sont bien situés sous une faille active, selon les experts
Les experts Japonais se sont mis d’accord ce jour pour confirmer que les 2 réacteurs en service du site d’Ohi sont bien situés sous une ligne de faille active.
Inutile de retarder davantage la fermeture du site, la faille est bien active
Pour le Professeur Watanabe de l’Université de Toyo, la faille semble active depuis plus de 120.000 ans ; il lui semble inutile en conséquence de prolonger davantage les expertises et il s’avère désormais obligatoire d’annoncer immédiatement l’arrêt des unités 3 et 4 d’Ohi, comme le gouvernement s’y était engagé 2.
L’équipe mandatée par la NRA se compose de cinq personnalités scientifiques compétentes dans les domaines géologique et sismique. Si l’ensemble des experts s’accorde à juger la faille située sous la centrale d’Ohi active, il leur reste cependant à se mettre d’accord sur la date de la dernière activité, plus ou moins de 120.000 années et sur la possibilité de failles localisées (glissements de terrain) présentant des risques sismiques moins élevés.
En effet, pour le Professeur Okada, des glissements de terrain localisés auraient pu également créer des failles dans les strates géologiques et considère de son côté que des études approfondies sont nécessaires.
L’autorité Japonaise se réunira de nouveau après-demain avec les experts et – cette fois-ci – les représentants de l’opérateur KEPCO, une société qui a toujours affirmé que le site d’Ohi était absolument sûr au niveau géologique, de même que l’opérateur TEPCO affirmait que le site de Fukushima-Daiichi était à l’abri de tout incident de cette nature une semaine avant les tremblement de terre et tsunami du 11 mars 2011 3
Fait aggravant, la faille active passerait non seulement directement sous certains des bâtiments du site mais également sous la conduite d’eau principale destinée au refroidissement des réacteurs et des piscines de désactivation.
Attendu qu’il s’avère impossible d’agir sur la faille ni sur les conditions d’une éventuelle secousse à ce niveau 4, l’opérateur ne pourrait avoir d’autre choix que de condamner définitivement le site d’Ohi dont les unités n°. 3 et 4 avaient été remises en service au début du mois de juillet 2012, après bien des tergiversations politiques La décision d’arrêt nous nous ramènerait ainsi – après une petite digression – à la situation antérieure : ZÉRO réacteur nucléaire en service dans le troisième pays le plus électronucléarisé au monde et c’est ce que nous souhaitons le plus sincèrement du monde au Japon.
Sources :
Regulatory body split over fissure under Ohi plant, NHK, 4/12 (vidéo, anglais)
Decision on Oi nuclear plant faultline postponed, JapanToday, 5/11/12
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- Nuclear Regulatory Agency, ex-NISA↩
- Pour des raisons de sécurité et par le biais d’une décision motivée de la NRA↩
- Début mars 2011, un rapport scientifique établissait que les centrales de Hamaoka, Kashiwazaki-Kariwa, Fukushima-Daiichi et Daini étaient situées au niveau de zones pouvant être atteintes par des tsunamis majeurs ; les opérateurs ont alors fait pression sur les administrateurs de la commission scientifique pour « effacer » les avertissements et poursuivre leurs petites affaires comme si de rien n’étaitsource : japantimes, 27/2/12↩
- Disons plutôt qu’à ce jour, l’attitude initiale des scientifiques a nettement reculé devant la puissance des événements naturels récents↩
Source: Gen4