La lente dégradation du système bancaire français
La lente dégradation du système bancaire français
Les nuages s’amoncellent sur le secteur bancaire français : l’Etat pourrait remettre au pot pour sauver Dexia , la première version du plan étant, nous l’avions dit, particulièrement favorable à la France. On lira au passage les justifications totalement pathétiques de l’ancien de l’ancien président, Pierre Richard. Les Banques Populaires, après Natixis, recapitalisent le Crédit Foncier de 1,5 milliards d’euros. L’assureur Groupama met en œuvre un «plan de redressement drastique». L’ensemble des banques françaises accèdent toujours avec difficulté à la liquidité , ce qui est le signe d’une défiance généralisée, que ne masquent pas la manipulation de leurs résultats . D’habitude pondéré, Les Echos , par la plume de l’un de ses principaux éditorialistes, s’inquiète : «"Est-on au bord du gouffre ?" "Oui"... et à ce rythme-là, à Noël c’est plié" si on n’a pas trouvé de solution... Ainsi s’est exprimé cette semaine un grand banquier français devant un public restreint.» On nous a longtemps vendu le modèle bancaire français, il a l’air aussi vérolé que notre modèle social.
Philippe Herlin
source : © La dette de la France .fr
L'Allemagne s'est heurtée aujourd'hui à une demande insuffisante lors d'une émission de dette à dix ans, adjugeant seulement 3,644 milliards d'euros de nouvelles obligations à 10 ans alors qu'elle espérait en lever 6 milliards. Le rendement moyen ressort une nouvelle fois en baisse, à 1,98 %, contre 2,09 % lors d'une adjudication similaire en octobre, et 2,74 % en moyenne, a précisé la Bundesbank.
Le ratio de couverture, qui mesure l'appétit des investisseurs, n'a atteint que 1,1, contre 1,56 en moyenne. Plusieurs analystes ont jugé l'opération très mauvaise.
"Les Bunds commencent à perdre leur attrait parce que les marchés doivent commencer à croire à l'histoire des euro-obligations, et que l'Allemagne s'apprête, en substance, à garantir la dette d'autres pays", analyse Achilleas Georgolopoulos, stratège pour la Lloyds à Londres.
L'Agence allemande de la dette a déclaré dans la foulée de l'adjudication que son résultat reflétait un environnement de marché très nerveux, mais ne signalait pas un goulet d'étranglement pour le refinancement du budget fédéral.
source : http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2011/11/23/97002-20111123FILWWW00462-l-allemagne-peine-a-ecouler-sa-dette.php
L'Allemagne voulait émettre 6 milliards d'euros : elle n'a réussi qu'à placer 3,644 milliards d'euros.
L'Allemagne elle-même est entrainée vers le fond de l'océan par les Etats européens en faillite.
Et si, imaginons, les investisseurs ne souscrivent pas aux obligations d'Etat allemandes, ce n'est pas par défiance envers l'Allemagne mais parce qu'ils considèrent que les taux d'intérêts offerts par l'Allemagne ne sont pas assez élevés au regard d'autres taux, comme ceux offerts par la France et l'Espagne... L'Allemagne, offrant peu de risque donc peu de rémunération, serait donc victime de son succès et non de la défiance des investisseurs... En point d'appui, ci joint l'article du Figaro :
"Il fluctue mais ne coule pas. À 1,35 dollar, l'euro vaut bien plus qu'à sa naissance, le 4 janvier 1999, quand sa première cotation s'est faite à 1,17 dollar. Certes il a connu des niveaux plus élevés. En août dernier, il caracolait à 1,45 contre le billet vert. Mais ces fluctuations sont un peu l'écume des jours. Les cours actuels restent pratiquement équivalents à ceux du début 2011.
Sa solidité contraste avec le vent de panique qui a submergé les marchés financiers. Depuis une dizaine de jours, les investisseurs envisagent clairement l'hypothèse d'un éclatement général de la zone euro. C'est le sens qu'il convient de donner aux écarts de taux à dix ans sur les dettes souveraines des pays de l'Euroland, ainsi qu'aux primes d'assurance (les CDS) que les opérateurs sont prêts à payer pour se protéger contre une éventuelle défaillance des États européens (...).
Voilà les paysages d'apocalypse que dessinent les marchés. L'ensemble des pays de l'Euroland sont sur la sellette. Tous sauf l'Allemagne. «Everyone except Germany» (EEG), pour reprendre la formule d'Andrew Balls, de Pinco, premier gestionnaire obligataire mondial. L'acronyme EEG est amené à supplanter les Pigs («cochons») qui stigmatisaient les mauvais élèves de l'Europe (Portugal, Irlande, Grèce, Espagne), selon l'agence Reuters, qui rapporte la trouvaille.
Que l'euro reste aussi fort dans ces conditions constitue «un mystère», reconnaît Bruno Cavalier, l'économiste d'Oddo Securities. Il y a plusieurs explications techniques, bien sûr.
Tout d'abord, l'effet rareté (ce qui est rare est cher, un cheval borgne est rare, donc il est cher…). C'est ce qui se passe pour l'euro, dont la politique monétaire, plus restrictive que pour le dollar, est vilipendée pour cette gestion trop conservatrice.
Un deuxième mécanisme est invoqué, notamment par François Chevallier, de la banque Leonardo. Il s'agit du «carry trade»: on s'endette dans une monnaie parce qu'elle supporte des taux bas (le yen) ou que l'on pense qu'elle va se déprécier ultérieurement (l'euro), pour investir dans une autre (le dollar), jugée plus sûr. Dans l'immédiat, cela a pour effet de soutenir la devise d'emprunt.
Autre explication, plus perturbante: les taux des obligations d'État de la zone euro ont en réalité peu bougé globalement depuis le début d'année, signale-t-on à la Banque de France. Seuls les écarts se sont accrus, les Bunds allemands tombant à des niveaux anormaux, aux dépens de tous les autres. Il n'y a donc pas de raison de se défier de la monnaie européenne. Les investisseurs considèrent qu'ils achètent une «sorte de deutsche mark».
Telle la Walkyrie Brünnhilde encerclée de flammes par son père Wotan, qui l'a punie de ses fautes, l'euro reste vivant et prisonnier. On attend le chevalier Siegfried qui lui apportera la délivrance. Celui dont l'Allemagne a fait son héros emblématique."
Mon interprétation :
Les investisseurs internationaux ne veulent plus investir dans les produits titrisés.
En 2008, les investisseurs internationaux ont vu ce que donnaient les produits titrisés : un désastre historique.
Le 23 novembre 2011, les investisseurs ne veulent plus investir dans les obligations de l'Etat allemand, car ils ont peur que l'Etat allemand ne soit contraint de payer des centaines de milliards d'euros pour sauver les Etats européens en faillite, l’Allemagne en Europe, est seule, victime de son succès.
Les obligations de l'Etat allemand sont aujourd'hui perçues comme étant devenues un produit titrisé, car elles sont reliées indirectement aux obligations des cinq PIIGS.
En clair : le 23 novembre 2011, les investisseurs internationaux n'ont pas investi dans les obligations de l'Etat allemand, car l'Allemagne risque être elle-aussi entrainée dans la chute des 16 autres dominos de la zone euro.
Les investisseurs internationaux sont enfin en train de comprendre que dans un monde globalisé l'économie est ...globale. Reste plus aux politicards à le réaliser et on entamera peut-être les choses sérieuses. Sinon....
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