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Publié par wikistrike.over-blog.com

Notre invention de la destruction

Pour se regorger des innombrables acquis de nos capacités intelligentes, il suffit de reprendre le chemin de l’école, lieu où l’apprentissage à la connaissance est malicieusement subjectif, relatif et arbitraire. Dès que l’enfant grandit, tout est déjà affaire de moule religieux et patriotique. Ses parents n’ont guère voix au chapitre, et son comportement est remis à une société qui le construira. Qu’elle soit confessionnelle ou laïque, l’éducation distillée l’est sur un mode manichéen qui fait que le jeune humain est conditionné pour un bon bout de temps, voire pour toujours mutilé si, adulte conservateur, il se fait l’adepte de la partialité admise et passe alors son existence à avaler des couleuvres. Les cours dispensés le sont toujours à l’avantage du pouvoir dispensateur. Sauf pour ce qui concerne quelques incontournables massacres, de préférence commandés par des héros plutôt que par des criminels, la plupart des zones d’ombres sont évincées. De l’étape archaïque à celles des techniques traditionnelles, classiques puis technologiques, de la roue aux nanotechnologies, les grandes inventions nous encensent. Inventer pour améliorer la vie quotidienne, voire la prolonger et la rendre plus douce, ces innovations ne revêtent pourtant qu’un intérêt aléatoire quand, simultanément, nous cassons la baraque et concoctons au jour le jour des lendemains improbables. Si tout se termine en mort du cygne, c’est qu’alors la condition humaine est bien pathétique. De toute façon, l’humanité elle-même est une invention dont la raison d’être, recadrée dans le champ cosmologique et cosmogonique, est contestable, dérisoire et d’un ordre d’importance symbolique bien inférieur à celui de l’œuf en amont, ou du cataclysme en aval.

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« Quand nous serons devenus normaux, tout à fait au sens où nos civilisations l’entendent et le désirent et bientôt l’exigeront, je crois que nous finirons par éclater tout à fait aussi de méchanceté. On ne nous aura laissé pour nous distraire que l’instinct de destruction. C’est lui qu’on cultive dès l’école et qu’on entretient tout au long de ce qu’on intitule encore : La vie. Neuf lignes de crimes, une d’ennui. » Louis-Ferdinand Céline

Pour la première fois dans l’histoire de la pensée humaine, le probabilisme joue avec les sciences exactes. Il ressort que les dignes découvertes sont à replacer dans la perspective de cette autre facette humaine qui est celle du fatal penchant à détruire. Et à détruire tout. Sur les bancs scolaires et en matière de « casse », on ne nous distillera guère que des « anecdotes » comme la destruction de Carthage par les Romains, celle du premier Temple de Jérusalem par Nabuchodonosor ou « l’effroyable imposture » dévastatrice du 11 septembre 2001 grâce à laquelle nous refaisons notre beurre pétrolier. C’est d’un ordre de « démolition » tout autre dont il faut parler haut et fort, celui universel, pernicieux et permanent de notre biosphère, de notre maison du Quaternaire. Et comme disait l’autre, nous ne sommes plus ces respectables prédateurs qui ne prennent que pour survivre et laissent le reste à la Terre. Nous autres, civilisés puis modernes, et bien quesapiens comme sage, nous prenons tout, absolument tout, et tout de suite, et sans honte ni partage, tels de vrais pirates exterminateurs. Nous pratiquons la politique de la terre brûlée pour ruiner l’ennemi qui viendra après nous, en oubliant que ce seront nos chers enfants que nous croyons tant aimer. Même un rongeur n’agit pas ainsi ! Curieusement, cet anéantissement aussi tranquille qu’incommensurable ne fait jamais la une des news à sensation. Pourtant, c’est sensationnel, non ? L’erreur scandaleuse de notre conduite auto-suicidaire est quasiment ignorée dans la vie anormale des gens normaux. Exception faite de quelques apartés spectaculaires et autres batelages de foire qui font l’affaire du blanchiment vert de nos produits… corrosifs. L’humain est sans concession. La lecture de La pulsion vers l’autodestruction d’Arthus Koestler nous aide à comprendre cette maladie mentale qui nous incite à détruire et pourquoi notre monde est un tel bordel.

Bâtir sans détruire n’aura pas été un défi, pas un instant nous n’avons cherché à ménager les écosystèmes et le durable au profit de l’économie immédiate. Les bénéfices faciles ont toujours marqué le pas sur le vital et le futur. Gloire aux constructeurs, au grand dam de la destruction. Maintenant, chaque fois plus près du mur, les velléités tardives de tergiversations et de projets de réajustement de cet écart démesuré entre croissance et conservation sont vaines. Les jeux sont faits, le pli est donné, on ne reconstruit pas un écosystème, on ne dépollue pas les mers, il faudra attendre plus d’un siècle pour que les cent mille molécules de synthèse épandues dans les sols s’estompent, ou pour que le CO2 émis aujourd’hui disparaisse.

L’homme fait la guerre à l’homme, c’est un malaise entretenu, convenu, admis, notoire. C’est tant admis qu’il n’y a plus de vrai suivi informatif des guerres et des conflits qui ne nous amusent ou nous émeuvent que lors des soirs de première. Mais l’homme fait aussi et surtout la guerre à la Nature, d’abord par peur et détestation gratuite, ou induite par les vieux démons. Honnie soit la Nature est le grand prétexte. C’est donc dans la nature humaine de détruire la Nature, comme pour une histoire de survie, tant la naturalité dans sa version originelle est adverse, récalcitrante, désagréable, nauséabonde, diabolique, envahissante. Il faut défricher pour survivre. On gardera quand même le Bois de Boulogne ou de Vincennes, et demain un carré d’Amazonie ou de Bornéo, pour y mettre des cygnes et quelques tapins pour le stupre. Et pour que l’on puisse y faire du jogging, comme nos présidents de république ou de chaîne télévisée. La Nature reformatée nous botte. Dans le sillage du défrichage des broussailles et des mauvaises herbes pour y planter nos choux, à la mode de chez nous (c'est-à-dire avec les énergies fossiles et Monsanto), l’action se poursuit et c’est toute notre économie qui exploite alors le filon de la dévastation pour créer des emplois, en même temps qu’on invente chaque jour une machine de plus qui en détruit davantage. C’est ainsi que nous avons galvanisé toute la planète depuis cette aube médiévale où nous aménagions respectueusement des clairières pour survivre. Ce que font encore certains peuples autochtones en attendant qu’on les expulse ou qu’on les massacre pour exploiter les richesses forestières ou minières dont ils sont les anges gardiens. Le vieux schéma s’est ainsi poursuivi, presque innocemment depuis Caïn et Abel et leurs quelques millions de contemporains. Depuis, il nous fallu nourrir 1 milliard de Terriens en l’an 1800, 3 milliards en 1960, 5 milliards en 1987, 7 milliards en 2011, 9 milliards en 2050, 17 milliards en 2100… Heureusement, la Terre est extensible et rechargeable !! « Nous n’habitons plus la même planète que nos aïeux : la leur était immense, la nôtre est petite », constate Bertrand de Jouvenel, plus malin que les autres ! Il fallait y penser !! Outre les contraintes agricole et économique qui rongent le globe, outre la pêche irraisonnée et intensive qui désertifie les mers et les fonds marins, nous souffrons aussi d’une curiosité. Cette dernière serait très respectable : elle ouvre les voies de la recherche, de la connaissance, mais remplit aussi les vitrines des collectionneurs et des musées, y compris les étagères des bazars du monde où la dent du requin, la carapace de la tortue ou le rameau de corail sont proposés aux concierges nostalgiques du temps où ils étaient cueilleurs-chasseurs. C’est bien tant l’ignorance que la connaissance, le factice que l’indispensable, l’égoïsme individuel que l’anthropocentrisme collectif qui nous poussent à anéantir le monde, ses ressources non renouvelables, ses écosystèmes irremplaçables, sa biodiversité unique et si fragile. La Terre était notre mère, elle est devenue notre lego.

Nous abusons et surexploitons systématiquement la Terre dans une contradiction rédhibitoire et une incompréhension radicale de la complexité des systèmes fondamentaux. L’actuelle débâcle universelle, qui nous fait pressentir un avenir en voie d’impasse, n’est pas fortuite. Elle résulte de notre attitude d’après-nous-le-déluge inspirée d’un flagrant déni de la notion de finitude terrestre et d’un étonnant somnambulisme écologique. Cette primauté de l’avidité et du développement à tous crins est une tendance depuis toujours confortée par nos choix de gouvernances. Le progrès tant glorifié hier revêt soudain un goût amer. Nous sommes passés de la providence d’une Terre trop grande aux restrictions d’une planète presque subitement trop petite. Nous sommes trop nombreux autour du buffet, il n’y en a plus pour tout le monde. L’analyse est d’autant plus grave que lorsque nous connaissions l’abondance, les exploiteurs faisaient tout pour se tailler la plus belle part d’un gâteau qu’ils refusaient de partager avec ceux qui en étaient détenteurs. Le constat d’un effondrement s’affiche désormais comme implacable. Dans une fuite en avant poussée par ses enivrements prométhéens, l’humanité s’apprête fatalement à signer son autodestruction planétaire. L’autogénocide bouclera la boucle. La notion d’avoir tout pris de cette Terre, de n’avoir rien ménagé pour demain, devrait nous abasourdir, nous affliger, nous consterner, nous terrasser. Si la prédation naturelle est un des moteurs de l’écologie, celle que nous exerçons, vu la manière et l’ampleur de la demande, n’est que pure démolition. La contre-productivité de nos agissements fut un acte irréversiblement engagé dès notre sédentarisation, sous la houlette des grandes religions révélées, avec les notions de propriété, de production, d’industrie, de profit et de prolifération. Pour que dure l’humanité, pour laisser la planète « aller jusqu’au bout », l’homme devait rester sage et « sauvage », semi-nomade et vénérer la création, au lieu de s’en croire le maître démiurge et cartésien. Au stade où nous en sommes, le regret est totalement ridicule.

Les cultures des nations premières et nues ne creusaient pas, ne construisaient rien et ne ravageaient donc pas. Ces hommes respectaient trop la Terre pour lui faire du mal, ils étaient vraiment sapiens.

Aux premières civilisations, premières ambitions et premières démesures toutes inspirées de la crainte et donc de le culte des divinités. C’est la phase des bâtisseurs qui débute 3.000 ans av. J.-C. avec les Pharaons, puis la Grèce antique dès le IVe siècle av. J.-C. La mégalomanie légendaire des premiers nous a laissé le vocable « pharaonique », fort utile de nos jours. Bien que d’ampleurs titanesques, le Machu Pichu des Incas ou les temples d’Angkor de l’empire Khmer du XVe siècle ne menaçaient guère les équilibres naturels, les effectifs populationnels de ces époques se superposant largement aux ressources. On peut en dire autant des premières périodes de nos cathédrales, dès le Xe siècle avec celles romanes. La faible démographie et l’absence de progrès technologique permettent à l’humanité de rester en phase avec les élémentaux d’une Nature encore vierge.

C’est évidemment dès l’ère industrielle que nous inaugurons notre pleine capacité à tout chambouler et anéantir, ce qui sera quasiment bouclé en cinq siècles. Catastrophes industrielles, chimiques, militaires, toutes ont un impact écologique cuisant. Mais c’est la révolution verte, induite par l’avènement de la pétrochimie et la mécanisation du travail, qui fera table rase de l’essentiel, notamment par sa pénétration jusqu’au cœur des campagnes, des montagnes et des forêts, et parce que la pollution induite n’est pas maîtrisable et s’étend au plus loin, par l’eau et par l’air. Bien sûr qu’il tombait bien ce passage d’une agriculture paysanne, douce et respectueuse à un productivisme agricole sans limites puisqu’il fallu nourrir presque soudainement 3 milliards d’humain supplémentaires ! C’est d’ailleurs l’inverse, nous n’aurions pas connu cette « popullulation » sans la production attenante en amont. Foutu essor que cette maîtrise des énergies fossiles autorisant les engins et les intrants chimiques ! À nous de résorber l’excroissance démographique maintenant qu’est annoncée à court terme la déplétion pétrolière, à moins que nous trouvions dans nos petites têtes de linottes comment nourrir 10 milliards de personne sur un mode biologique et durable, alors que nous avons déjà empoisonné pour très longtemps la majeure partie de nos terres fertiles. Cette civilisation agro-industrielle ne fut que source d’aliénation et d’injustices. Démographie galopante, essor technologique, idées de progrès et de croissance, culture symbolique, hygiénisme, science moderne et mécaniste, division du travail, propriété et spéculation, vie urbaine, société de masse, domestication du Vivant : le massacre de la Terre est presque consommé, notre bel humanisme se mord la queue, c’est le début de l’effondrement et nous sommes dans de beaux draps. Il ne nous reste plus qu’a confier à Jean Nouvel d’édification de buildings écologiques, et le tour est joué.

Construire et détruire sont des gestes simultanés, liés ipso facto, normalisés, tout permis de construire ou d’exploiter sous-tend l’autorisation tacite d’anéantir. Déforestation, méga-captage des eaux, esclavage des animaux comestibles, brevets sur le vivant, génie génétique, vaccinations pandémiques, la planète est à nous, tout résistant ou opposant est un ultra ou un terroriste. Plus l’acuité écologique est niée, moins nous battons notre coulpe. Sans aller voir le barrage des Trois Gorges et son record mondial de casse sociale et écologique, il suffit d’observer le jardinet d’à côté, ou même le nôtre ! Tout comme le fonctionnalisme en d’autres domaines, l’ornementalisme à base de plantes allochtones importées, sur un sol synthétique à force de traitements, le tout vidé de tous végétaux ou invertébrés locaux, avec des haies et des pelouses joliment/affreusement taillées, tondues, alignées, il s’agit d’une véritable petite œuvre contre-nature de déconstruction, stupidement environnementale dans le sens monothéiste de la domination. L’exemple multiplié par des centaines de millions de tels espaces « expurgés » de leurs valeurs vitales et remplacés par des ersatz de Nature forment une mosaïque très préjudiciable pour l’équilibre de la planète. C’est aussi grave que le fameux remembrement agraire des années 1960, vilipendé depuis. A quand une écotaxe sur les espaces paysagers détruits et sortis de leur contexte endémique ?

Observez ces machines infernales qui scalpent les forêts africaines, tasmaniennes, asiatiques, amazoniennes, et qui ont déjà mis en sciure d’immensités sylvatiques : abatteuses, débardeuses, débusqueuses et autres effrayants Timberjack, aptes à ne faire qu’une bouchée de la forêt pour la mettre en pulpe… Vous êtes horrifiés par cette « merveilleuse » technologie au service des agresseurs de la forêt ? Vous songez aux esprits qui habitent les arbres séculaires, aux milliers d’années de genèse qui préludent aux écosystèmes forestiers, au meurtre des espèces sur le passage de ces engins monstrueux ? Pauvres poètes décalés, vous êtes vraiment nuls, vous ne comprenez rien aux activités économiques de notre développement économique ! Les voilà nos inventions et leurs effroyables capacités de destruction. Tout ça pour disposer d’une ignoble table dans la cuisine ! Mais la Terre est vivante, nom de dieu !

Parler de désertification, soit de la pire destruction dont l’homme ait été capable et coupable, puisqu’il s’agit de celle du substrat de notre sol, de notre « plancher des vaches », et donc d’une certaine fin de ce monde, impose un retour obligé à l’essence même des croyances ayant pu présider, guider et induire une telle attitude suicidaire. C’est aussi la preuve formelle que notre espèce bornée est véritablement possédée - au sens diabolique du terme - par ses idéologies, qu’elles soient religieuses, politiques, économiques ou socio-culturelles, pour être dans la plus totale incapacité de changer de cap, ou de mettre un frein, si ce n’est de donner la priorité à la conservation de notre milieu contre un goût immodéré du profit accumulatif. Et de quel profit s’agit-il puisqu’en agissant de la sorte, c’est tout un système de déshéritement global qui est enclenché ? À moins que le génie bancaire puisse poursuivre son évolution après l’effondrement des écosystèmes, un peu à la façon dont les banques maintiennent parfois leurs activités dans des bunkers souterrains durant des conflits guerriers ! « Quand le dernier arbre sera abattu, la dernière rivière empoisonnée, le dernier poisson pêché, alors vous découvrirez que l'argent ne se mange pas  »dit un précepte rabâché des Indiens Crees. La prise actuelle de conscience n’est sans doute qu’une crise hypocrite de la même conscience. Ses manifestations restent strictement conceptuelles et sans réelle praxis. Force est de croire que les mythes et les croyances qui nous ont mené jusqu’à la funeste fatalité d’un tel mal-être planétaire, aient constitué la part prééminente de nos cultures, au détriment d’une certaine sagesse que nous inspireraient science et raison.

Finalement, une marée noire n’est qu’un mode de destruction plus rapide et radicale que ne le sont le tourisme balnéaire (dont les produits à bronzer sont d’abord utilisés sur des animaux de laboratoire…) et la pêche (à propos des cruautés et des excès de laquelle flotte un tabou…) !

La destruction de la Nature est donc le propre de l’homme qui ne renoncera jamais à ses avantages égoïstes pour sauver sa Terre-mère. Plutôt crever que de ménager la Terre, même si nourricière ! Telle serait la devise d’un kamikaze…, avec casque ! Personne n’est effectivement disposer à renoncer à son bien-être matériel, quitte à s’enrôler dans un réel auto-génocide. Pour Yves Paccalet, dans son pamphlet L’Humanité disparaîtra, bon débarras !, l’homme est : « un ravageur imprévoyant ; (…) un saccageur qui n’a d’autre préoccupation que son intérêt immédiat ; une espèce violente envers les autres comme envers elle-même ; un danger  ». Paccalet explique bien que l’homme obéit à trois pulsions qui sont à la base des problèmes écologiques : le sexe, le territoire et la hiérarchie. Homo sapiens est la première espèce reproductrice à occuper tout l’espace planétaire, y compris celui des autres espèces dérangées, exilées ou exterminées. L’humain est aussi éminemment territorialiste et n’hésite en rien pour se défendre : « Non plus englouti comme un point sans dimension, il existe comme ensemble, dépasse le local pour s’étendre sur d’immenses plaques (…). Non seulement il peut s’armer pour écraser l’univers, par les sciences et les techniques, (…) mais il pèse sur lui par la masse de sa seule présence assemblée », argumente Michel Serres, dans Le contrat naturel. L’homme se différencie des autres grandes espèces avant tout par sa capacité d’utiliser des outils, lesquels sont devenues de redoutables technologies dans notre civilisation moderne. « L’illusion de Galilée comme de tous ceux qui, à sa suite, considèrent la science comme un savoir absolu, ce fut justement d’avoir pris le monde mathématique et géométrique, destiné à fournir une connaissance univoque du monde réel, pour ce monde réel lui-même », remarque judicieusement Michel Henry, au sujet de la science, dans son livre Galilée. Non seulement cette technique nous coupe du vivant et des subtiles interdépendances, mais permet aux plus nantis et donc aux moins respectueux de dominer les plus faibles et les plus démunis. C’est le suprême moyen pour écraser au lieu de partager. Une telle humanité sans morale, ni lecture du cosmos, n’a aucun autre avenir que celui d’inventer davantage de moyens pour sombrer, et ce, dans moins de temps qu’on l’imagine. Nous sommes désormais trop supérieurs, trop ignorants et trop équipés.

 

Source : Agoravox

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